Padrenostro

Affiche Padrenostro
Réalisé par Claudio Noce
Titre original Padrenostro
Pays de production Italie
Année 2020
Durée
Musique Ratchev & Carratello
Genre Drame
Distributeur Filmcoopi
Acteurs Pierfrancesco Favino, Barbara Ronchi, Mattia Garaci, Francesco Gheghi, Mario Pupella, Eleonora De Luca
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 865

Critique

Le réalisateur italien Claudio Noce raconte un événement qui a touché sa propre famille lors des «années de plomb». Des éléments de sa vie personnelle enfantine en même temps qu’une réinterprétation des faits font de ce film une œuvre à la fois autobiographique et romanesque. Avec les difficultés de l’exercice.

Présenté en 2020 à la Mostra de Venise, Padrenostro a été moyennement apprécié, même si le Prix d’interprétation masculine a été attribué à Pierfrancesco Favino (pour son rôle de père, Alfonso). Le générique du film précise que les événements qui ont touché la famille du réalisateur datent de 1976: le cinéaste Claudio Noce avait alors à peine un an et demi… et non 10 comme Valerio (Mattia Garaci), le fils d’Alfonso dans le film. Autour de lui les adultes vont s’efforcer de tenir le jeune garçon à l’écart de l’événement et de ses conséquences, ce qui ne facilite pas le travail du spectateur. Et Valerio a beaucoup de peine à comprendre ce qui s’est passé, malgré l’aide d’un copain de 14 ans, Christian (Francesco Gheghi), qui tentera de l’épauler. Le film aborde les problèmes relationnels père-fils, le rôle de l’amitié et le regard que peut porter un jeune garçon sur le monde des adultes.

Dans cette Italie menacée par la violence terroriste des Brigades rouges, Valerio essaie de maîtriser son angoisse au milieu des siens, qui apparaissent déboussolés et qui finiront par quitter la capitale pour aller s’installer chez les parents d’Alfonso, en Calabre. Un déménagement qui changera passablement la donne (mais Valerio y retrouvera Christian), sans apporter pourtant de véritable amélioration dans les relations entre tous les membres de la famille.

C’est donc à travers les yeux de Valerio que l’on apprend ce qui s’est passé, en 1976, dans la famille de Claudio Noce: son père, haut gradé de police à la brigade antiterroriste de Rome, est blessé lors d’un attentat. Mais on en restera là. On ignorera le plus souvent ce que savent les deux garçons, ce qui rend les choses un peu floues, sinon opaques.

Les images sont (sans aucun doute) très belles, les paysages (le plus souvent) ensoleillés, mais une certaine accumulation de gros plans, de ralentis et quelques artifices de mise en scène ne contribuent pas à maintenir l’attention. Le film est long (plus de deux heures) et quelques rebondissements ne suffisent pas à remettre l’intrigue (autobiographique et romanesque à la fois, rappelons-le) en pole position: le réalisateur ne réussit pas à modifier l’orientation de son film de manière à rendre le sujet un peu plus universel. D’autres cinéastes italiens (Petri, Rosi, Bellocchio) sont mieux parvenus à décrire l’esprit de ce temps perturbé: Claudio Noce en est resté à l’esquisse d’un regard d’enfant.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 12