Ron Débloque

Dans un monde où tous les enfants possèdent un ami connecté (sorte de croisement agaçant entre un toutou fidèle et un smartphone ultra moderne), capable d’anticiper les besoins virtuels des gosses, Barney se sent très seul. L’enfant vit avec son père et sa grand-mère et n’a pas d’amis car il n’est pas à la mode avec ses pierres et son bonnet en laine. Jusqu’au jour où son excentrique de paternel lui procure un de ces robots, qu’il dégote illégalement dans un dépôt - mais avant que l’objet ne soit paramétré par la grosse firme pour cocher tous les standards. Du coup le nouvel ami, que Barney baptise Ron, «débloque» complètement comme le titre l’indique… Et c’est justement ce qui plaît à Barney, car Ron n’a pas de limites, ne rentre pas dans les codes et fait bouger les lignes dans un monde qui semble aseptisé.

Le film, qui prétend vaguement critiquer les réseaux sociaux, tout en semblant aussi en faire l’apologie, ne parvient jamais à émouvoir, d’autant plus qu’on ne comprend pas pourquoi Barney, un petit gars très intelligent, s’attache autant à un robot qui n’a aucune personnalité et n’évolue que très peu. Plus généralement, alors qu’on espère que les enfants réussiront peut-être à oublier ces machins pour vivre enfin leur vie, Ron débloque finit par présenter une meilleure version des robots, pour mieux satisfaire les besoins de contact (humain!) Mais donner la possibilité aux jeunes de se faire des vrais amis, dans la réalité, ne semble pas être une option pour les scénaristes. Espérons que les bambins ne rêveront pas d’obtenir un Ron à la sortie des salles.