The French Dispatch

Affiche The French Dispatch
Réalisé par Wes Anderson
Titre original The French Dispatch
Pays de production U.S.A., Allemagne
Année 2021
Durée
Musique Alexandre Desplat
Genre Comédie, Drame, Romance
Distributeur Walt Disney
Acteurs Willem Dafoe, Adrien Brody, Bill Murray, Saoirse Ronan, Léa Seydoux, Timothée Chalamet
Age légal 12 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 865

Critique

Très attendu, le dernier film de Wes Anderson a réjoui une première fois son public à Cannes cet été (voir CF n. 860/1, p. 35). Dans son style reconnaissable entre mille et accompagné de ses fidèles interprètes, le cinéaste livre une déclaration d’amour à la presse, à la bande dessinée et au cinéma.

Bienvenue à Ennui-sur-Blasé, la petite ville française où s’est établi The French Dispatch, un journal mené par des reporters insolites et un rédacteur en chef dont la devise principale est: «Quelle que soit votre opinion, écrivez ça comme si vous le pensiez.» Et quelle meilleure façon de nous présenter ce petit monde qu’en suivant les articles de l’un des numéros dudit journal?

Construit ainsi sujet après sujet, le film nous fait passer d’un groupe de personnages à l’autre, l’occasion pour Wes Anderson, peut-être encore plus que d’habitude, de multiplier les apparitions de ses comédiens et comédiennes fétiches - l’un des plaisirs de ses œuvres étant les incroyables castings qu’il arrive à rassembler. Ainsi, aux côtés d’Adrien Brody, Owen Wilson, Bill Murray, Willem Dafoe, Tilda Swinton, Edward Norton - présents depuis les débuts ou presque -, on voit défiler Mathieu Amalric et Saoirse Ronan (déjà là dans The Grand Budapest Hotel), Timothée Chalamet et Lyna Khoudri (la jeune actrice de Papicha), Hippolyte Girardot, Benicio Del Toro, Léa Seydoux et Elizabeth Moss.

Des autres points représentatifs de son œuvre, rien ne manque. Cadrages tracés au cordeau, dialogues décalés et très écrits, jeu d’acteur qui oscille entre la fixité et le burlesque, souci de la composition à l’intérieur des plans, rythme parfois effréné des mots et du montage. Mais sa créativité déjà débordante explose ici dans tous les sens: jeu sur les couleurs et le noir-blanc, passages ponctuels par le dessin animé, peinture, cuisine, écriture. Tout peut faire l’objet d’une réflexion, d’une ligne de dialogue bien sentie. Encore faut-il pouvoir suivre, du regard comme des oreilles. Comment expliquer alors, devant tant de mouvement, les moments soudains d’ennui qui saisissent le spectateur au sein de l’un ou l’autre des récits? La petite ville du film porterait-elle trop bien son nom? À force en tout cas de trop recevoir, on ressort de là sans réussir à retenir en soi autre chose que des fragments d’images, et les témoignages touchants du réalisateur à ce(ux) qu’il aime tellement, qu’ils prennent la forme d’une nécrologie collective ou d’une confession partagée entre deux marginalisés.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 13
Marvin Ancian 14
Serge Molla 18
Sabrina Schwob 15