Sans un bruit 2

John Krasinski a encore frappé un grand coup. Trois ans après le premier chapitre de cette histoire de monstres se repérant au bruit que font leurs proies, il signe une nouvelle réalisation portée par autant de passion, de suspense et d’émotion.

Le premier Sans un bruit nous présentait la famille Abbott, Evelyn et Lee (les parents), Regan et Marcus (les enfants) ainsi qu’un petit nouveau-né. Retranchés dans leur ferme, dans une ambiance post-apocalyptique, ils devaient lutter contre des créatures étranges et aveugles, s’orientant grâce aux sons. Suite directe du précédent opus, l’intrigue se concentre cette fois-ci sur les tentatives de la jeune Regan (Millicent Simmonds) et du nouveau venu Emmett (Cillian Murphy) de retrouver une station de radio qui émet encore, afin de diffuser un son incapacitant les monstres et ainsi sauver le restant de la population. Cependant, les autres membres de la famille Abbott ont eux aussi leur lot de problèmes…

On a le plaisir de constater que cette suite est aussi efficace que l’original, même si l’effet de surprise est passé et que la place est souvent davantage laissée à l’action qu’à la tension. De nombreuses séquences restent évidemment emplies de suspense et les jumpscares (effets de surprise brutaux) plus ou moins prévisibles mais toujours sympathiques ne manquent pas, offrant ainsi au spectateur ce qu’il est en droit d’attendre d’une telle réalisation. Celle-ci est par ailleurs parsemée de clins d’œil aux moments forts du film précédent, ce qui devrait faire plaisir aux fans. Sequel oblige, les créatures, ayant déjà perdu leur dimension de mystère dans le premier film, sont montrées beaucoup plus frontalement et abondamment ici, ce qui n’est somme toute pas dommage car leur aspect, proche du Démogorgon de la série Stranger Things, est percutant et leur manière de se mouvoir, arachnéenne et ultra-rapide, fait froid dans le dos.

Du côté des personnages, ils demeurent tout aussi attachants et la tendresse qu’éprouve le spectateur à leur égard, déjà bien établie dans le premier film, ne fait que s’étoffer ici, ce qui contribue grandement à la qualité de l’ensemble. Cillian Murphy, toujours très bon, remplace John Krasinski dans le rôle de la figure paternelle (ou du moins masculine) dont les actes de bravoure ne font que souligner l’héroïsme de Regan, personnage qui porte réellement le récit sur ses épaules, et le courage florissant tout au long de l’intrigue de son frère Marcus. Cette inclusion d’un individu étranger à la famille Abbott et l’exode de cette dernière hors de sa ferme auraient pu augurer une histoire à la The Walking Dead, avec ses différentes communautés de survivants, plus dangereux et menaçants que les monstres eux-mêmes, s’affrontant dans des circonstances favorisant la loi du plus fort. Ce n’est finalement pas le cas, et l’on peut regretter qu’une telle piste n’ait pas été explorée. Léger bémol uniquement, car le rythme est soutenu, la peur présente et l’ennui inexistant. Une belle réussite pour un réalisateur qui, au départ, ne se sentait pas forcément à l’aise à l’idée de faire un film de genre.