Les Méchants

Il faut peu de temps pour comprendre dans quoi on met les pieds. Sébastien (Roman Frayssinet) est un délinquant qui cherche à se faire un peu de fric en revendant une console de jeux vidéo volée à Patrick (Djimo), sans y parvenir. Il tente donc de décrocher un job dans le magasin de ce dernier, en vain. Les deux vont toutefois se lier d’amitié. Sauf que tout se complique lorsque Carceral (Anthony Bajon), un rappeur, sort de prison et se prend une gifle de Sébastien sur un plateau télé, alors que l’artiste venait annoncer son come-back. La journaliste (Ludivine Sagnier) avide de clics, tente de faire le buzz en lançant immédiatement une émission spéciale, demandant à ses invités de réagir même si personne n’a rien compris.

À partir de là, tout le monde cherche à tirer son épingle du jeu, profitant au mieux des réseaux sociaux pour se faire voir du plus grand nombre et devenir une star. Si au premier abord le long métrage des Français Mouloud Achour et Dominique Baumard semble bien parti pour dénoncer, à travers l’humour et l’ironie, la lourdeur des chaînes d’information en continu qui nous pourrissent la vie, Les Méchants ne s’élève hélas jamais au-delà des personnages qu’il critique. Chaque bêtise en amène une autre, jusqu’à enlever tout sens aux pires actions. Les vidéos de mauvais goût de youtubeurs français - qui génèrent malheureusement des millions de vues - paraissent avoir inspiré un récit qui laisse de marbre. Le film dépasse à peine l’heure, difficile pourtant de rester jusqu’au bout.