Boîte noire

Une catastrophe aérienne sans précédent vient d’avoir lieu. Un technicien travaillant au Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) est chargé de déceler les causes de cet accident. Le film de Yann Gozlan se présente comme une longue enquête et un long thriller qui ne ménage pas les retournements de situation.

Que s’est-il passé à bord du vol Dubaï-Paris avant son crash dans les Alpes françaises? Mathieu Vasseur (Pierre Niney, déjà rencontré dans un autre film du réalisateur Yann Gozlan - Un homme idéal, 2014), responsable des problèmes de sécurité dans l’aviation civile, est propulsé comme enquêteur sur un terrible accident d’avion. Il va envisager toutes les hypothèses et s’efforcera d’analyser les renseignements découverts dans la boîte noire de l’avion. Mathieu ne sera pas toujours d’accord avec son chef Philippe Rénier (André Dussollier) et il mènera le plus souvent (et secrètement) ses propres recherches, avec un caractère un peu obsessionnel et sans trop savoir où ses investigations peuvent le conduire…

Quatrième long métrage de Yann Gozlan, spécialiste des films policiers, Boîte noire est un thriller français coûteux sans doute, présenté sur écran large et cherchant ambitieusement à retenir l’attention de tous les spectateurs. Les retournements de situation sont là pour relancer l’action, l’intrigue est compliquée (les personnages jouent souvent un double jeu) et la corde sentimentale n’est pas oubliée: Mathieu a une épouse, Noémie (Lou de Laâge), qui travaille aussi dans le milieu sécuritaire de l’aviation et défendra des hypothèses différentes des siennes. A préciser bien sûr que ce drame aérien est purement fictif et qu’il n’y a aucune allusion à l’horreur de l’événement (des centaines de passagers ont été victimes du crash). L’essentiel tourne autour de l’analyse du contenu de la boîte noire, des multiples ordinateurs dont chacun essaie de décrypter les secrets, bien que ce terrible accident puisse évoquer peut-être (de près ou de loin) quelque(s) tragédie(s) récente(s). A noter aussi que ce long métrage donne la priorité à la parole (et non aux images), aux discussions, aux mots qui échappent, aux allusions furtives, aux petits bruits et silences qui accompagnent l’enquête.

Avec tout ça l’histoire finit par s’avérer longuette (plus de deux heures) et l’attention du public s’étiole, le spectacle visuel manquant très souvent d’intérêt.