Gogo

Affiche Gogo
Réalisé par Pascal Plisson
Titre original Gogo
Pays de production France
Année 2019
Durée
Musique Laurent Ferlet
Genre Documentaire
Distributeur Praesens-Film
Age légal 6 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 862

Critique

On peut dépeindre le portrait d’un personnage haut en couleur, traiter d’une problématique sensible et se fourvoyer complètement. Le documentaire Gogo en est un exemple.

Gogo n’a jamais pu étudier. Tout au long de sa vie bien remplie, elle n’a fait que de travailler, élever ses enfants et petits-enfants. Lorsqu’à 94 ans elle décide d’intégrer l’école primaire de son village au Kenya afin de réussir son certificat, elle détonne.

La note d’intention est inattaquable: rappeler ô combien l’éducation est précieuse et que son accès est loin d’être évident, surtout pour les jeunes filles. Cependant, une note d’intention ne fait pas un film et Gogo s’apparente plutôt à un spot publicitaire de l’Education nationale pour remotiver les enfants lors de la rentrée scolaire.

Le réalisateur Pascal Plisson est en terrain connu. On lui doit Sur le chemin de l’école (2012) ainsi que Massaï (2004). Comme lors de ses précédents films, il s’évertue à rendre son sujet le plus accessible possible au grand public. Il en résulte un style difficilement supportable: doublage des voix originales en français, mises en scène poussives de certaines situations afin de pouvoir produire les images les plus propres possibles, voix off sentencieuse qui surligne chaque intertitre, musique lénifiante où des violons évoquent plus André Rieu que Suzanna Owiyo… on se croirait dans un docu-fiction. Pire, le film ne s’intéresse pas à sa protagoniste au-delà de la figure, du symbole qu’elle représente et qui est cantonnée à asséner: «Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez d’étudier». Cela devient carrément gênant lorsqu’il montre frontalement que Gogo n’a pas vraiment sa place à l’école: larguée, handicapée, elle s’accroche mais ne peut acquérir de compétences scolaires alors que son expérience de sage-femme fait cruellement défaut à sa communauté. Le réalisateur aurait décidément mieux fait de rester en vacances.

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 6