Réalisé par | Liesl Tommy |
Titre original | Respect |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Kristopher Bowers |
Genre | Biopic, Musical |
Distributeur | Universal Pictures |
Acteurs | Marlon Wayans, Forest Whitaker, Jennifer Hudson, Audra McDonald, Mary J. Blige, Marc Maron |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 862 |
Projeté sur la Piazza Grande au Locarno Festival, le biopic sur l’immense chanteuse américaine de la soul Aretha Franklin déçoit, malgré le talent de la chanteuse et actrice Jennifer Hudson, qui avait été choisie par l’icône pour ce rôle, avant sa mort en 2018.
Pas toujours facile de savoir s’il faut se rendre ou non dans les salles lorsqu’un biopic sur une star fait surface. Ces dernières années, nombreux ont été les films du genre qui ont déçu. On se rappelle, entre autres, du très moyen Bohemian Rhapsody au sujet de Freddie Mercury, sorti en 2018 et qui avait surtout donné envie de se replonger dans les archives en ligne du maître et de son groupe Queen. Encore moins enthousiasmant, Rocketman, autour du chanteur britannique Elton John, n’était pas non plus parvenu un an plus tard à convaincre. Pas aisé en effet de détrôner le génial Barbara (2017) de l’acteur et réalisateur français Mathieu Amalric. Même si l’œuvre n’est pas, à proprement parler, un biopic et qu’elle met en lumière, avec une certaine extravagance et un sens magnifique de la démesure la vie de la chanteuse française, l’impression de pénétrer autrement dans l’âme d’une artiste rendait l’expérience envoûtante.
Malheureusement, la sortie aujourd’hui de Respect, qui se focalise cette fois sur la carrière de la reine de la soul Aretha Franklin, laisse un goût amer. Près de deux heures trente ont semblé nécessaires aux créateurs pour relater toutes les étapes très prévisibles de la vie de l’Américaine décédée en 2018. De son enfance à l’église où, poussée par son pasteur de père, elle a chanté dans un chœur, jusqu’à sa renommée internationale à la suite d’un passage à vide - le résultat d’un manque de confiance en elle et de mauvais conseils de son entourage. Le résultat est trop lisse et ne laisse le spectateur qu’à l’orée de la psyché du personnage. De plus, le film tend à l’exhaustivité, brossant bien trop d’années, à travers des moments choisis avec paresse. Certes les fans d’Aretha Franklin y trouveront peut-être leur compte: les dizaines de millions dépensés pour satisfaire les exigences d’une grosse production permettent de plonger avec précision dans une époque. Sans compter que la chanteuse Jennifer Hudson - déjà à l’affiche du navet Cats en 2019, malheur à elle - interprète avec justesse tous les tubes de la diva. Même si son talent est indéniable et qu’elle rend, d’une certaine façon, hommage à Miss Aretha, cela ne suffit pas.
Adrien Kuenzy
Nom | Notes |
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Adrien Kuenzy | 10 |