Les Amours d’Anaïs

Affiche Les Amours d’Anaïs
Réalisé par Charline Bourgeois-Tacquet
Titre original Les Amours d’Anaïs
Pays de production France
Année 2021
Durée
Musique Nicola Piovani
Genre Comédie, Romance
Distributeur Frenetic
Acteurs Denis Podalydès, Valeria Bruni Tedeschi, Anaïs Demoustier, Jean-Charles Clichet, Xavier Guelfi, Christophe Montenez
Age légal 14 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 862

Critique

Une protagoniste pour qui rien n’a d’importance sinon l’amour passionnel. Des rencontres qui viennent alimenter ce sentiment dans un film bien réalisé mais qui aurait pu prendre un peu plus de distance avec ce personnage emporté par la vie.

Anaïs (Anaïs Demoustier), une trentenaire au «charme irrésistible» comme le dira son papa, croque la vie à pleines dents. Une vie au présent, rendant l’anticipation difficile et la course inévitable. Mais derrière un sourire solaire et coquin, une tendance à se servir des autres, à ne pas les écouter et ne pas craindre d’imposer sa présence et ses envies, comme le montre une scène amusante dans un ascenseur minuscule où elle finit par laisser son vélo à Daniel (Denis Podalydès) qu’elle vient à peine de rencontrer.

Après quelques amours infructueuses, Anaïs tombera sous le charme d’Émilie (Valeria Bruni Tedeschi), écrivaine dont elle apprend l’existence par son amant, le mari de cette dernière… D’une fascination et une identification à cette femme à travers ses écrits, elle en viendra à l’aimer. Par ce biais, le film offre une réflexion sur le double et la fusion dans l’amour, comme dans le rapport de l’individu à l’art: le sujet de thèse d’Anaïs est la passion dans la littérature du XVIIe siècle, tandis que le film lui-même cherche à saisir le «réel brut», pour reprendre l’expression d’un personnage. Cette quête se manifeste par le jeu naturaliste des acteurs et des dialogues au plus proche du langage quotidien. Des dialogues bien écrits servant un propos souvent drôle, en interaction avec une mise en scène qui regorge d’idées amusantes pour venir caractériser Anaïs. Le trio d’acteurs est excellent, avec une complémentarité dans le jeu, principalement entre Demoustier et Bruni Tedeschi. L’une avec un tempérament propre à la jeunesse est expansive et dynamique, l’autre, calme et posée, propose un jeu tout en retenue.

Version française de Frances Ha (Noah Baumbach, 2012), quoiqu’avec un personnage plus entreprenant, qui n’est pas sans rappeler également le cinéma d’Olivier Assayas, Les Amours d’Anaïs, sélectionné à la Semaine de la critique au Festival de Cannes, ne plaira pas à tout le monde. Un peu bobo, avec une forme de complaisance vis-à-vis de sa protagoniste qui refuse, par peur de souffrir, d’accorder leur poids et leur profondeur aux choses. Tout est alors aplani devant l’amour, qui s’en retourne aussi vite qu’il est venu.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 15
Marvin Ancian 12
Georges Blanc 11
Adrien Kuenzy 19