French Exit

Affiche French Exit
Réalisé par Azazel Jacobs
Titre original French Exit
Pays de production Canada, Irlande
Année 2020
Durée
Genre Comédie dramatique, Drame, Comédie
Distributeur Elite Films AG
Acteurs Michelle Pfeiffer, Imogen Poots, Lucas Hedges, Danielle Macdonald, Valerie Mahaffey, Susan Coyne
Age légal 14 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 860

Critique

Les déboires d’une mère et de son fils qui passent de riches à moins riches et se prélassent dans un appartement en attenant soit la mort, soit la pénurie de liquidités (ce qui, dans leur esprit, s’équivaut) … Une intrigue pas des plus passionnantes qui tente d’intégrer un peu d’excentricité sans trop y parvenir, pour un succès mitigé.

Frances (Michelle Pfeiffer) est une femme de la haute société new-yorkaise qui, accablée de rumeurs et de jugements suite au décès de son mari, se retrouve sur la paille. Elle se voit donc dans l’obligation d’accepter le geste de sa meilleure (et seule) amie et de déménager à Paris dans l’appartement de cette dernière, accompagnée de son fils (Lucas Hedges) et de leur chat – potentielle réincarnation du feu époux.

Dès les premières minutes, Frances déclare à son banquier qu’elle s’attendait à mourir avant que la fortune laissée par son mari en héritage ne disparaisse. Plus tard, à Paris, elle laisse entendre à son amie qu’elle mettra fin à ses jours lorsque la somme qu’elle a pu récolter en vendant ses affaires new-yorkaises se sera tarie. Que le spectateur voie dans ce schéma un avertissement: il a ici affaire à un personnage qui attend que quelque chose se passe ou, à défaut, que la mort arrive. Tout comme le public attendra – plus ou moins impatiemment – que le film prenne une tournure inattendue ou se termine enfin. Dans une autre réplique, Frances fait l’apologie des clichés, ce qui est certainement un clin d’œil du scénariste visant à signifier sa conscience du fait que son travail en est rempli. Peu de surprises dans l’intrigue donc, pas désagréable dans l’ensemble, parfois intéressante mais parfois aussi exaspérante.

Les acteurs sont tous très bons mais n’arrivent pas à étoffer cette histoire un peu plate ni à rendre attachants les personnages qui y évoluent. On ne peut pas vraiment dire que les péripéties font défaut. Et pourtant, on peine à comprendre où tout cela va nous mener. Le film vise-t-il à dépeindre l’existence vide de sens de gens riches et désœuvrés qui passent leur temps cigarette et verre d’alcool à la main? On sent une tentative de créer une atmosphère surréaliste, en faisant cohabiter une bande d’individus excentriques dans un appartement parisien. Mais la sauce ne prend malheureusement pas, car ces individus ne sont pas assez incarnés. Ils sont plutôt réduits à des idées et ne sont pas développés jusqu’au bout, à l’exception peut-être de Frances… et encore.

La dimension visuelle est toutefois assez réussie. La réalisation se révèle très élégante dans la forme mais manque d’émotion dans le fond. Et lorsque dans le dernier acte celle-ci tente de s’installer enfin, le spectateur n’a pas eu la substance pour se construire un lien avec les personnages et ainsi être touché. Ces derniers s’expriment d’ailleurs parfois comme dans un livre, de manière romancée et peu naturelle, ce qui fait écho au fait que le scénario a été écrit par l’auteur du roman dont le long-métrage s’inspire. Il n’y a pas de doute que ces dialogues, tout comme l’histoire en général, passent bien mieux sur les pages qu’à l’écran. L’inspiration des œuvres de Woody Allen, Greta Gerwig ou encore Wes Anderson se fait aussi ressentir, et le spectateur amateur se plaira à imaginer ce que ces cinéastes auraient pu faire du scénario.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 12