The Suicide Squad

Appréhender un univers qui ne nous est pas familier est un peu comme rejoindre une bande de potes composée d’illustres inconnus: on découvre le parcours de chacun avant de tisser des liens. Mais parfois, malgré les sympathies individuelles et les efforts fournis, la relation finit par ennuyer.

Ici, la bande en question aime fortement l’action, les blagues potaches et réunit les pires super-vilains – qui ne le sont finalement pas tant que cela – issus de l’univers DC Comics. Parmi eux: Bloodsport (Idris Elba), Peacemaker (John Cena), Ratcatcher (Daniela Melchior), King Shark (un être mi-homme mi-requin à la voix de Sylvester Stallone) ou encore l’irremplaçable Harley Quinn (Margot Robbie). Tous sont incarcérés dans la prison de Belle Reve, réputée pour posséder le plus haut taux de mortalité des États-Unis. Afin de voir leur peine réduite, on leur propose de rejoindre la secrète task force X et de mener à bien une mission périlleuse. C’est ainsi qu’ils sont envoyés sur l’île de Corto Maltese pour déjouer les plans machiavéliques de la junte militaire ayant pris le pouvoir et mettant à mal les relations internationales entre les deux pays. Tout un programme.

Une fois sur l’île, la fine équipe entame sa mission. Mise en scène dynamique et humour décomplexé apportent le divertissement escompté dans la première demi-heure, jouissive au possible. Le débarquement se passe non sans heurts; une bonne partie de l’équipe se faisant joyeusement trucider. Ce carnage aura le mérite d’intégrer son lot de scènes gores et jubilatoires. Malheureusement, une fois le récit mis en place et l’effet de surprise passé, le film s’embourbe dans les poncifs du genre et finit par s’essouffler.

Même Harley Quinn, héroïne phare de la saga, préfère se la jouer solo plutôt que de participer aux festivités. De fait, elle est peu présente dans la première partie du film, avant de faire un retour en fanfare pour un épilogue grandiloquent entre des zombies et une étoile de mer géante.

Dixième opus inspiré de l’univers DC Comics, The Suicide Squad est loin d’être mauvais mais n’apporte rien de bien nouveau sous le soleil des super-héros. L’incursion de James Gunn chez Warner (après s’être fait virer, puis réengager, par Disney) était attendue afin de rattraper la débâcle de Suicide Squad sorti en 2016 et descendu par la critique. Les fans seront certainement comblés. Pour les autres, il y a actuellement d’excellents films en salle.