Réalisé par | Julia Ducournau |
Titre original | Titane |
Pays de production | France, Belgique |
Année | 2021 |
Durée | |
Genre | Drame, Fantastique, Thriller |
Distributeur | Agora |
Acteurs | Bertrand Bonello, Vincent Lindon, Myriem Akheddiou, Agathe Rousselle, Garance Marillier, Laïs Salameh |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 860 |
Toute fraîche Palme d’or du Festival de Cannes, Titane a émoustillé la Croisette. Et pour cause, le deuxième long-métrage de Julia Ducournau propose une expérience intense qui a le mérite de ne pas laisser indifférent.
Enfant, Alexia est victime d’un violent accident de voiture. Si elle survit, ce ne sera pas sans une importante balafre au-dessus de l’oreille et une plaque de titane au niveau de la boîte crânienne. Devenue adulte, la jeune femme (incarnée par Agathe Rousselle, impressionnante découverte) est une hôtesse (ou danseuse sulfureuse) dans des salons automobiles. Ses propensions à la violence l’obligeront à fuir et à faire la rencontre de Vincent (Vincent Lindon), un commandant de pompier à la recherche de son fils disparu depuis 10 ans. Une relation ambiguë alors se mettra en place entre ces deux êtres à l’humanité perturbée.
Résumer Titane est vain, tant le film est une expérience viscérale qui nous emmène au-delà de son synopsis. Nous happant dès les premières minutes - notamment grâce à un plan-séquence qui se déploie sur l’hymne rock Doing It To Death du groupe The Kills - l’œuvre ne nous lâche pas jusqu’aux dernières. Si la première partie est un violent défouloir pour l’héroïne, la seconde est une proposition beaucoup plus profonde. Une fois réunis, Alexia et Vincent vont se découvrir et se révéler : elle, dans une mutation concrète délaissant son identité, lui, en mâle alpha sur le déclin à la recherche de sa fougue d’antan par le biais d’injections répétées de stéroïdes.
Peu bavard, le film se concentre essentiellement sur les corps. Via leurs transformations tout d’abord, mais aussi comme moyen d’expression. Outrageusement sexuelles ou sensiblement intimes, les scènes de danse sont fréquentes et qualifient à chaque fois une nouvelle étape dans le parcours des personnages. Cette évolution aura pour but de rendre une part d’humanité à ces monstres de chair et de sang (voire d’huile de moteur) si chers à la cinéaste.
Après deux réalisations majeures ancrées dans l’adolescence (son premier court-métrage Junior et son long Grave), Julia Ducournau est passée à l’âge adulte et poursuit son exploration de la métamorphose des corps. Derrière une imagerie choc (on pense évidemment à Cronenberg - influence assumée -, Crash en tête de liste, mais aussi au Christine de Carpenter), la réalisatrice interroge des notions aussi vastes que le genre, l’identité, la maternité ou encore les limites de l’amour. Titane divisera à coup sûr. Cependant, sa récente récompense aura le mérite de bousculer les codes en offrant de la reconnaissance au genre.
C’est déjà ça.
Marvin Ancian
Nom | Notes |
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Marvin Ancian | 17 |
Serge Molla | 11 |
Adrien Kuenzy | 18 |
Noé Maggetti | 17 |
Alexandre Vouilloz | 12 |
Sabrina Schwob | 17 |