Désigné Coupable

Affiche Désigné Coupable
Réalisé par Kevin Macdonald
Titre original The Mauritanian
Pays de production Grande-Bretagne, U.S.A.
Année 2020
Durée
Musique Tom Hodges
Genre Biopic, Drame, Thriller
Distributeur Impuls
Acteurs Jodie Foster, Tahar Rahim, Zachary Levi, Shailene Woodley, Benedict Cumberbatch, Saamer Usmani
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 859
Bande annonce (Allociné)

Critique

Adaptation des mémoires Les Carnets de Guantánamo de Mohamedou Ould Slahi, Désigné coupable est une œuvre au récit captivant et à la réalisation irréprochable. Porté par un casting cinq étoiles (dont un Tahar Rahim magistral), le film déroule avec brio cette histoire vraie, aussi incroyable que traumatisante.

Novembre 2001, Mauritanie. Alors que Mohamedou (Tahar Rahim) célèbre un mariage, il est interpellé par des représentants des autorités locales. Ces derniers lui demandent de les suivre afin d’être interrogé par le gouvernement étasunien. Il s’exécute après avoir rassuré sa mère, sans imaginer qu’il ne la reverra pas.

2005, Nouveau-Mexique. Nancy Hollander (Jodie Foster), avocate expérimentée, prend connaissance de l’existence de Mohamedou qui est porté disparu depuis quatre ans. Elle soupçonne qu’il est enfermé à Guantánamo sans inculpation pour avoir participé à l’organisation du 11 septembre. Malgré les réticences du bureau d’avocats dont elle fait partie, Nancy décide de s’emparer de l’affaire. Accompagnée de sa collaboratrice Teri Duncan (Shailene Woodley) - dans un premier temps recrutée pour son savoir du français, qui s’avérera inutile - les deux femmes vont se battre corps et âme, non pas pour protéger un hypothétique terroriste, mais l’Habeas corpus, un principe juridique empêchant toute personne d’être enfermée sans jugement.

Le film entre dans le vif du sujet lorsque les deux avocates se rendent pour la première fois à Guantánamo. L’ambiance y est immédiatement oppressante et anxiogène (bergers allemands hargneux, ton militaire péremptoire, barbelés et miradors). Lorsqu’elles rencontrent Mohamedou pour la première fois, elles découvrent un homme parlant parfaitement l’anglais mais rechignant à se livrer verbalement. C’est donc par le biais de lettres - illustrées dans le film par un changement de format de l’image qui fonctionne parfaitement - qu’il racontera son histoire. De ses premiers jours d’incarcération aux aveux forcés (donnant l’occasion au film, après 1 h 30, d’aborder crûment le sujet de la torture), ces flash-back nous font découvrir la face cachée du vécu carcéral de Mohamedou. En parallèle, le lieutenant Stuart Couch (Benedict Cumberbatch) met la main sur des documents confidentiels de l’armée corroborant les propos du prisonnier. Et faisant éclater la vérité au grand jour.

Désigné coupable est donc un film qui excelle, autant dans sa capacité à nous tenir en haleine que lors de ses passages «coup de poing» cinglants. Le dernier cri de Mohamedou, lancé haut et fort depuis sa cellule, est coupé net par le montage. Nous comprenons que, si le film est terminé, le cauchemar du prisonnier ne l’est pas encore. Les traditionnels cartons de fin de ce genre de films (basés sur une histoire vraie) en attestent. Et viennent ancrer définitivement le récit dans le réel, et dans nos esprits.

Marvin Ancian

Appréciations

Nom Notes
Marvin Ancian 18