Réalisé par | Joel Crawford |
Titre original | The Croods: A New Age |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Mark Mothersbaugh |
Genre | Animation, Aventure, Famille, Comédie |
Distributeur | Universal |
Acteurs | Nicolas Cage, Emma de Caunes, Antoine de Caunes, Catherine Keener, Ryan Reynolds, Emma Stone |
Age légal | 6 ans |
Age suggéré | 6 ans |
N° cinéfeuilles | 859 |
A la suite d’un premier opus excellent, qui prenait essentiellement appui sur une sensibilité au rythme impeccable, cette suite, quoique réussie, souffre tout de même de la comparaison avec son aîné.
Basé sur un scénario attendu, et somme toute assez classique pour une suite, le film, il va s’en dire, ne joue absolument pas la carte de l’originalité narrative. Plus concrètement, après avoir survécu à pléthore de catastrophes - ils échappent même à la fin du monde -, la famille des Croods cherche désespérément un nouvel endroit où vivre et s’installer. C’est alors qu’ils tombent sur une terre idyllique, une sorte de paradis qui se donne à première vue comme le parfait eldorado. Mais c’était sans compter sur une découverte complètement inattendue: les Betterman, une autre famille, habitent déjà le lieu paradisiaque et incarnent l’inverse de la famille des grottes: ils sont l’emblème de la modernité et sans doute aussi du culte du progrès. D’abord agréable, la cohabitation entre les familles s’envenime progressivement jusqu’à ce qu’une menace commune ne les force à se réconcilier et à collaborer en vue de leur survie.
Ce long synopsis, en plus de résumer les grands mouvements qui constituent l’intrigue, possède également l’intérêt de dégager les principales lignes de force, à la fois thématique et axiologique, qui structurent le film: en étant au-dessus des Croods sur l’échelle de l’évolution, la scénarisation des Betterman permet de construire une réflexion sur la (im)possibilité de transcender l’opposition classique entre nature et culture, et plus finement encore, sur l’entrechoquement de deux cultures vouées tout d’un coup à la cohabitation. Aussi, cette coexistence - mais ce n’est pas surprenant au vu du genre du film - devient rapidement le lieu d’un discours sur l’importance des valeurs familiales, leur glorification, et plus encore, elle prend la forme d’une ode à la différence ainsi qu’à l’acceptation d’autrui. Pourtant, malgré ce double traitement quelque peu convenu entre d’un côté la valorisation des institutions familiales et le scénario du film noué autour du vivre ensemble, Joel Crawford peut néanmoins compter sur une écriture efficace et une mise en scène inventive et chatoyante, qui ose même par moments reconduire les codes plastiques des trips psychédéliques acides et carrément jouissifs.
Ainsi pour les adeptes de rythme effréné, de jovialité, ou même parfois d’irrévérence exquise - on rappelle que DreamWorks est le studio derrière l’immense saga des Shrek et de la toute aussi passionnante Dragons - courrez voir ce nouvel opus à l’humour soigné. Pour les autres, vous pourrez toujours assouvir vos désirs de cinéma avec Gagarine, poème visuel époustouflant sur une banlieue en mutation.
Kevin Pereira
Nom | Notes |
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Kevin Pereira | 14 |
Adrien Kuenzy | 8 |