Chasseurs de truffes

Affiche Chasseurs de truffes
Réalisé par Michael Dweck, Gregory Kershaw
Titre original The Truffle Hunters
Pays de production U.S.A., Italie, Grèce
Année 2020
Durée
Musique Ed Cortès
Genre Documentaire
Distributeur Praesens-Film
Age légal 6 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 859
Bande annonce (Allociné)

Critique

Chasseurs de truffes est un beau documentaire, témoins d’un terroir pittoresque mais bouleversé par les changements de pratiques. Toutefois, le film tient plus de la carte postale que d’une véritable exploration.

Les réalisateurs américains Gregory Kershaw et Michael Dweck nous emmènent dans les forêts du Piémont. Là-bas, on y retrouve d’étranges chasseurs. Accompagnés par leurs chiens, ils pistent la truffe blanche qui se cache sous la terre et l’humus.

Cette succession de portraits très impressionniste est plutôt séduisante. Le film est truffé de cadres à l’esthétique magnifique, rappelant le travail d'Ulrich Seidl (la trilogie du Paradis), la misanthropie en moins. En effet, il est difficile de ne pas s’émouvoir face à ces cueilleurs de l’extrême, octogénaires pour la plupart, qui s’adonnent à leur passion malgré les changements climatiques, la concurrence féroce et la pression sur les prix. Derrière ses visions pittoresques, Chasseurs de truffes porte une dimension tragique: ces baroudeurs des forêts sont les derniers de leur espèce. Ils emporteront leurs secrets dans leur tombe. Qui ira après contenter les papilles des riches gourmets prêts à dépenser des fortunes pour assaisonner leurs plats? Le film ne le dit pas mais on se doute bien que le marché très prisé de la truffe s’en accommodera.

Produit par Luca Guadagnino (Call Me By Your Name), ce documentaire touche à des questions très intéressantes comme la nostalgie du temps qui passe, le rapport entre le chasseur et son chien, la déconnexion entre la nature et les consommateurs de luxe ou encore la prédation du marché sur un savoir-faire ancestral. Malheureusement, le film aborde ces problématiques passionnantes de manière trop superficielle, car cantonné à une approche esthétique. Dommage donc que les réalisateurs ne se soient pas inspirés de leurs protagonistes pour creuser un peu plus dans le riche terreau que comporte ce Chasseurs de truffes.


Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 14