Le Sens de la famille

Affiche Le Sens de la famille
Réalisé par Jean-Patrick Benes
Titre original Le Sens de la famille
Pays de production France
Année 2020
Durée
Musique Christophe Julien
Genre Comédie
Distributeur Gaumont Distribution
Acteurs Christiane Millet, Franck Dubosc, Alexandra Lamy, Rose de Kervenoaël, Mathilde Roehrich, Nils Othenin-Girard
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 858
Bande annonce (Allociné)

Critique

Chers cadres et décideurs de chez Pathé,

Nous sommes certains que vous êtes, tout comme le public, heureux de la réouverture des salles, et pas seulement pour des raisons matérielles. Nous partageons votre enthousiasme mais regrettons que le premier film que nous ayons vu, après une abstinence forcée de plus d’une année, soit cette chose limite et fort peu drôle qu’est Le Sens de la famille.

Une famille très proche de celles qui nous sont servies depuis pas mal de temps dans des comédies franchouilles répétitives. Avec des parents largués, pratiquant l’adultère-alors-qu’au-fond-ils-s’aiment-toujours, des ados crétins et des enfants plus matures que toute la smala réunie. Un matin, toutes et tous, par un phénomène surnaturel inexplicable, sont au réveil confrontés à un gros problème: l’esprit de la gamine se retrouve dans le corps de son père, celui de l’ado dans le corps de sa sœur, etc. Quiproquos garantis, d’autant plus que tout se re-mélange régulièrement et que la grand-mère s’invite dans l’équation. Idée éventuellement originale, et on se prend à rêver de ce qu’en auraient fait un auteur de science-fiction, un maître de la comédie italienne, Woody Allen ou même l’équipe du Splendid. Sans doute ces gens-là ne seraient-ils pas tombés dans la comédie franchouillarde, permettant à Franck Dubosc, en roue libre, de faire des bonds en l’air comme une gamine capricieuse ou de sucer continuellement son pouce; ou à Alexandra Lamy de retomber dans ses travers tenaces d’actrice de sitcoms. Un scénario balourd, prétexte à un numéro des deux acteurs principaux, et dans lequel pas grand-chose ne surnage, à l’exception peut-être de l’enthousiasme des enfants. Il faut les comprendre, ils doivent être ravis de faire du cinéma... Il y a bien un semblant de «message» à travers une bande d’employés menacés par le chômage, mais qui sont traités avec désinvolture. Quant à l’inévitable moment d’émotion final, que l’on devine bien en avance, il ne permet pas de finir sur une meilleure note.

Espérons que cette pause forcée aura donné au public retrouvant le chemin des salles obscures l’envie de ne plus se faire prendre pour des imbéciles par des films ne servant guère plus que de faire-valoir à des stars vieillissantes du stand-up ou de la télé. Peut-être les spectateurs vous rappelleront-ils, chers amis de Pathé, qu’une comédie n’a pas besoin d’être poussive pour être délassante. Certes, Le Sens de la famille n’explore pas les abysses atteintes l’an dernier par le scandaleux 30 jours max, qui battait des records dans l’art de, pour parler poliment, se moquer du monde. Mais bon, il y a tant de comédies qui sont à la fois agréables et intelligentes... même chez les frères Zucker! Nous sommes bien d’accord, vouloir faire rire le public, particulièrement en cette période difficile, est une fort noble cause. Mais imaginer qu’il va avaler n’importe quelle soupe avec le sourire grâce à Dubosc, c’est faire peu de cas de son intelligence. Il est vrai qu’avec Dany Boon ça a souvent marché jusqu’à présent, mais faudrait pas que ça devienne une habitude...

Allez, Pathé, un petit effort! Avec mes respectueuses salutations cinématographiques,

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 3
Marvin Ancian 9