Réalisé par | Bruno Podalydès |
Titre original | Les 2 Alfred |
Pays de production | France |
Année | 2020 |
Durée | |
Genre | Comédie |
Distributeur | Xenix |
Acteurs | Bruno Podalydès, Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Luàna Bajrami, Yann Frisch, Leslie Menu |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 857 |
Les 2 Alfred nous fait découvrir aux côtés d’un personnage naïf (Alexandre, incarné par Denis Podalydès), un monde pétri de fun, de franglais, d’hyperconnexion et de bêtise.
Il ne connaît rien à l’high-tech, Alexandre, mais il parvient néanmoins à se faire embaucher à l’essai (et ainsi sortir du chômage, et peut-être faire un pas décisif dans la reconquête de sa femme) chez «The Box»: on y crée de la technologie (peu importe laquelle), joue au ping-pong, et partage rituellement, le soir, des galettes des rois. C’est donc cet univers de grands gamins qui est brocardé par le film.
La névrose «jeuniste» qui éperonne la Silicon Valley est bien connue (Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google et apôtre du transhumanisme, avale quelque cent pilules par jour pour la santé du cœur, des yeux, du cerveau, etc., et croit l’immortalité de l’homme prochaine). Cette névrose, on la retrouve ici, dans une France (la «start-up nation» dont rêve Macron?) qui mime avec maladresse la Californie; elle est déclinée sous la forme très radicale et très explicite d’une interdiction d’enfanter. Embauché, Alexandre doit accepter la règle du boss: faire une croix sur toute progéniture. C’est sans doute que la succession des générations sénilise, rive au monde d’hier quand il s’agirait d’éternellement start-uper.
Mais voilà, Alexandre a déjà deux enfants, et il lui faudra jongler entre sa vie (cachée) de famille et son rôle dans l’entreprise…
Il y a de quoi moquer cet univers, et sans doute pour longtemps; Les 2 Alfred le fait sans jamais se montrer criard (bien au contraire) ni trop nerveux. Mais s’il évite la brusquerie, le film est aussi, de fait, un peu mou, trop sage. Les trouvailles destinées à caricaturer le méli-mélo écolo-technologique de ce monde (des ordinateurs alignés sous une serre, par exemple) sont poussives; la novlangue computationnelle, qui parfois se heurte pour notre bonheur aux «plaît-il?» d’Alexandre qui n’y comprend rien, a finalement quelque chose de trop litanique. Reste que le film se montre par moments empli d’une poésie calme; c’est le cas, étrangement (mais est-ce en fait si étrange?) dans des scènes où apparaissent des enfants, censément plus turbulents, en réalité comme déconnectés de la puérilité des adultes.
Alexandre Vouilloz
Nom | Notes |
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Alexandre Vouilloz | 12 |
Adrien Kuenzy | 13 |