Réalisé par | Quentin Reynaud |
Titre original | 5ème Set |
Pays de production | France |
Année | 2019 |
Durée | |
Genre | Drame |
Distributeur | Praesens-Film |
Acteurs | Kristin Scott Thomas, Alex Lutz, Ana Girardot, Quentin Reynaud, Jürgen Briand, Tariq Bettahar |
Age légal | 8 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 857 |
Une carrière sportive qui n’en finit pas, sans pouvoir autant avoir jamais vraiment commencé: voici le dilemme auquel font face Thomas (Alex Lutz), ses 38 ans, sa blessure au genou et sa famille qui, elle, n’a plus d’espoir pour lui. Un portrait long de sportif déchu, sur fond de terre (un peu trop) battue.
Malgré les soupirs de son épouse Eve (Ana Girardot) et de sa mère Judith (Kristin Scott Thomas), le tennisman à l’aube de la quarantaine n’en démord pas pour prouver à son entourage - ainsi qu’à lui-même - qu’il est encore capable de gagner. À intervalles réguliers, il répète son laïus selon lequel tel joueur a gagné tel Grand Chelem à 40 ans, tel autre Roland-Garros à 37 ans. Thomas passe son temps à se convaincre qu’il peut encore, alors que son genou blessé l’encourage vers d’autres courts. La reconversion sportive n’est pourtant pas évidente, et la mise en scène de Quentin Reynaud montre la violence d’un simple formulaire en ligne: «Que vouliez-vous faire avant d’être sportif? que voudriez-vous faire après?» Une seule réponse est tapée par l’athlète sur son clavier: «Rien».
La caméra repère les détails du passage des années sur le corps: les marques douloureuses sur la peau, l’imposante cicatrice au genou, les traits qui se creusent, la fatigue qui s’impose. Et avec tout cela, la terre battue, qui macule les chaussettes blanches hautes spéciales «performance», laisse des traces orangeâtres dans la douche, jusqu’à ce qu’elles virent au rouge et que les blessures en viennent au sang. Comme des vestiges d’un temps passé, mais pas vraiment, tout le matériel du tennisman trône dans l’appartement: des centaines de tee-shirts et paires de chaussettes, des dizaines de raquettes et baskets, autant de coupes et récompenses. C’est dans cet univers que Thomas trouve son réconfort, et dans celui-ci qu’Eve et Judith bouillonnent. Toutes deux joueuses de tennis, la première au niveau professionnel également, et la seconde gérante d’un club, elles peinent à faire lâcher prise au prometteur Thomas Edison devenu joueur de seconde zone. La caméra capte les regards tristement complices entre les deux femmes.
Comme des raquettes tendues à l’extrême, les instruments à cordes sont les plus présents dans la bande-son pour accompagner Thomas vers son inéluctable balle de match. Sur le dernier tiers, le film tire tout autant en longueur que la carrière du sportif. Un montage répétitif présente le match à Roland-Garros contre le jeune nouvel espoir français. Comme sur le petit écran, les plans s’enchaînent à la façon d’une captation télévisuelle, logo en bas à droite inclus. Certes très immersive, cette partie manque de cinématographie et lasse. Le dernier plan offre le même sentiment qu’une balle «out», et laisse lâchement l’imagination du public choisir sa fin idéale. Jeu, set, et retraite?
Camille Mottier
Nom | Notes |
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Camille Mottier | 13 |
Marvin Ancian | 12 |