Chacun chez soi

Affiche Chacun chez soi
Réalisé par Michèle Laroque
Titre original Chacun chez soi
Pays de production France
Année 2019
Durée
Genre Comédie
Distributeur Frenetic
Acteurs Michèle Laroque, Alice de Lencquesaing, Stéphane De Groodt, Olivier Rosemberg, Laurence Bibot, Hichem Yakoubi
Age légal 10 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 857
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un couple bourgeois et plutôt oisif. Monsieur consacre tout son temps à sa nouvelle passion, sa collection de bonsaïs, ce qui a le don d’énerver Madame. Mais lorsque l’une des filles s’installe provisoirement avec son copain dans la maison, la cohabitation s’annonce difficile, et la mère trouvera un moyen de s’amuser en cherchant tous les stratagèmes pour mettre les importuns dehors.

Cela ne vous rappelle pas quelque chose? Mais oui, et beaucoup de choses encore! Voici une soi-disant comédie de plus sur la famille, les petits copains, l’incompréhension mutuelle entre parents et rejetons, bref sur le thème favori d’un grand nombre de films pénibles à la française depuis plusieurs années (C’est quoi cette famille?! ou la fatigante série des Papa ou maman, pour ne citer qu’eux). Sauf que tout a été dit depuis longtemps sur ce sujet, parfois avec humour noir et finesse comme dans Tanguy, et qu’il est difficile d’être original en épuisant un sujet jusqu’à la corde. Nous pourrions écrire exactement la même chose sur ce film que sur Le Sens de la famille avec Franck Dubosc - que nous avons vu avant celui-ci mais qui sortira plus tard et sera donc chroniqué dans un prochain numéro. C’est aussi déjà vu, fade et convenu. Mais le film avec Dubosc contenait au moins une idée de départ originale, qui aurait pu, avec un peu d’audace, éventuellement déboucher sur quelque chose de plus relevé. Dans Chacun chez soi, il n’y a même pas ça. Des scènes qui ne servent qu’à permettre à Michèle Laroque de faire son numéro; des personnages secondaires aussitôt présentés aussitôt avortés, tels qu’un entraîneur de sport, un psy ou un prof libidineux, qui n’ont dû être écrits que pour donner au film une durée convenable; un scénario d’une platitude totale, sans humour, vacheries ni poil à gratter, réalisé par l’actrice principale avec un sens du rythme proche de la neurasthénie.

Il aurait suffi à Michèle Laroque de ne passer qu’une demi-journée avec le personnage qu’elle interprète pour se rendre compte qu’il n’y avait rien d’intéressant, de drôle ou de novateur à en tirer. Ce qu’elle fait de plus spectaculaire est de mélanger du piment à un grand vin, juste pour observer son effet et jubiler. C’est tout de même mince. Quant aux autres, le mari est forcément pantouflard, la fille évidemment capricieuse, le petit copain se trouve être un boulet de première importance. Et de plus, lorsqu’on engage des comédiens sympathiques et efficaces comme Alice de Lencquesaing ou Stéphane De Groodt, on s’arrange au moins pour avoir quelque chose à leur faire faire!

En résumé, amis lecteurs, même si la situation actuelle vous donne la légitime envie de voir des comédies, ne perdez pas votre temps. Faites plutôt quelques mots croisés. Et comme nous ne reculons devant rien pour faire plaisir à nos abonnés, nous vous offrons même une définition. Chacun chez soi en deux mots de sept lettres: absolue vacuité.

Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 2