Cruella

Affiche Cruella
Réalisé par Craig Gillespie
Titre original Cruella
Pays de production U.S.A.
Année 2021
Durée
Musique Nicholas Britell
Genre Comédie, Drame, Famille
Distributeur The Walt Disney Company
Acteurs Emma Thompson, Emma Stone, Paul Walter Hauser, Joel Fry, Emily Beecham, Kirby Howell-Baptiste
Age légal 10 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 857
Bande annonce (Allociné)

Critique

Une ambiance punk, des chiens tout mignons et une future méchante au look le plus cool de toutes: Cruella d’Enfer est de retour, ou plutôt, fait un retour en arrière dans le Londres des années 70 de sa jeunesse. Même si toutes nos attentes ne sont pas comblées, ce film reste un solide divertissement.

Après avoir assisté à la mort de sa mère, dont elle se croit responsable, la petite Estella est recueillie par deux enfants bandits, Jasper et Horace. Ils vont grandir ensemble (et avec leurs chiens), entre arnaques et escroqueries, jusqu’à ce que la jeune fille (Emma Stone), qui rêve de devenir styliste, décroche une place dans l’atelier de création de la célèbre Baronne von Hellman (Emma Thompson). Mais une terrible révélation va bouleverser la vie d’Estella, qui laisse alors champ libre à sa part d’ombre et devient la machiavélique mais charismatique Cruella…

Oublié le personnage de Cruella d’Enfer que l’on connaissait, sous les traits de Glenn Close, en femme bourgeoise flanquée de deux acolytes un peu stupides et obsédée par la fourrure tachetée d’adorables chiots! Nous sommes ici dans le Londres des années 70, habité par l’esprit punk. On le voit déjà à l’affiche du film, qui remplace le «a» du nom d’Emma Stone par le symbole anarchiste. Mais ce n’est pas tout: la bande-son est parcourue de tubes rock, le style d’Estella fait la part belle au cuir et aux damiers et on trouve même des clins d’œil vraiment spécifiques, tels les cheveux teints en roux d’Horace à l’occasion d’un concert/défilé, qui évoquent ceux de Johnny Rotten, le chanteur du mythique groupe des Sex Pistols, ou l’inscription «The Future» dont Cruella se peint le visage, qui fait penser au logo du même groupe. Tous ces éléments confèrent à la réalisation une atmosphère électrisante et une esthétique renversante, qui permettent d’ailleurs de pardonner les quelques longueurs qui se font ressentir dans le deuxième acte. C’est également toujours un plaisir de regarder Emma Stone en action, surtout avec les tenues et perruques plus incroyables et excentriques les unes que les autres qu’elle porte à ravir.

Petit bémol: le film se déroulant dans l’univers de la mode et la Baronne se révélant une mégère tyrannique au service de laquelle Estella doit être constamment, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec LA référence en la matière: Le Diable s’habille en Prada. Les ressemblances sont nombreuses et Cruella se tient quelque peu dans l’ombre de son prédécesseur, à tel point qu’on a parfois l’impression de voir la même réalisation, même du point de vue du physique des actrices. On en oublierait presque que le film appartient à la catégorie des «origin stories», ces œuvres qui racontent le passé de personnages déjà connus du public pour expliquer comment ils en sont arrivés là, comme par exemple Maléfique ou Joker. Ces films sont intéressants car ils amènent des nuances à la personnalité de ces antagonistes en devenir (car, oui, ce sont souvent les méchants qui y ont droit), montrant les traumatismes qui les ont fait passer du côté obscur. Ici, cet aspect est moins réussi. Le spectateur peut en effet être déçu s'il s’attend à une représentation précise basée sur ce qu’il connaît du personnage, car il peut ne pas recevoir les réponses ou la caractérisation qu’il espérait. Estella/Cruella est un personnage assez fabuleux qu’il est difficile de ne pas aimer. Toutefois, le lien avec Les 101 dalmatiens, malgré quelques références inévitables, n’est pas évident et parfois presque contradictoire; il manque une pièce du puzzle entre les deux films. Mais même si Cruella n’est jamais dépeinte ici comme une «vraie» méchante, les moments où elle se montre la plus peste sont les plus jouissifs et on passe un agréable moment en sa compagnie. Qui l’eut cru(ella)!

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 15
Alexandre Vouilloz 15
Marvin Ancian 14
Adrien Kuenzy 12