Los Lobos

Affiche Los Lobos
Réalisé par Samuel Kishi Leopo
Titre original Los Lobos
Pays de production Mexique
Année 2019
Durée
Genre Drame
Distributeur trigon-film
Acteurs Martha Reyes Arias, Maximiliano Nájar Márquez, Leonardo Nájar Márquez, Cici Lau
Age légal 6 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 857

Critique

Le film du réalisateur mexicain Samuel Kishi Leopo entraîne le spectateur le long de la frontière américano-mexicaine, sur les pas de deux gamins livrés à eux-mêmes dans un logement d’immigrés, tandis que leur mère Lucia part chaque matin à la recherche d’un petit boulot à Albuquerque.

Samuel Kishi dit s’être inspiré de son enfance pour écrire cette histoire où se mélange l’imaginaire des deux garçons, Max (8 ans) et Leo (5 ans), et la vie pénible qu’ils doivent mener.

Les deux gamins doivent suivre des règles strictes: ne pas quitter l’appartement (ils logent dans une sorte de motel tenu par un couple chinois) et se référer, de façon générale, aux règles que leur mère a enregistrées pour eux sur son vieux dictaphone à cassettes. Ils peuvent observer depuis leurs fenêtres la vie des enfants dans la cour de l’immeuble, mais ils en ont marre et vont chercher à tromper leur ennui en se créant un monde imaginaire où ils seront alors deux super-héros. Fi de cet isolement forcé: Max et Leo (Maximiliano et Leonardo Nájar Márquez, frères dans la vie de tous les jours) vont jouer leur va-tout dans ce monde emprisonné. Grand Prix du Jury international à la Berlinale 2020, Los lobos rappelle les difficultés rencontrées par les enfants lorsqu’ils doivent quitter leur pays d’origine et émigrer. Tout cela au travers d’une histoire qui permet de distinguer tout de même quelques lueurs d’espoir.

Los lobos est aussi le récit du passage de l’enfance à l’âge adulte. Lucia, la maman, essaie de maintenir ses enfants dans un monde proche de l’insouciance plutôt que dans celui, moins sympathique, de la réalité.

Samuel Kishi a réalisé beaucoup de courts métrages et de films documentaires avant d’aborder la fiction. Los lobos se situe entre celle-ci et une réalité souvent assez crue qu’il a lui-même connue, celle de l’immigration. Tout au cours de ce récit la caméra du cinéaste suit les deux enfants de très près, cadrant leurs visages, leurs gestes. Le contexte extérieur, lui, est en revanche moins bien défini - on pourra le regretter -, les habitants de la ville ou du quartier ne faisant que de brèves apparitions.

Un film amer? Par moments sans doute, mais on n’oubliera pas non plus les visages de plusieurs protagonistes, en particulier celui de la mère des enfants et celui aussi de Madame Chan, la propriétaire chinoise des logements loués aux immigrés: voilà une personne sensible qui, dans le film, est la seule à manifester quelques gestes d’ouverture amicale à l’égard des deux garçons…

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14