Un homme en colère

Affiche Un homme en colère
Réalisé par Guy Ritchie
Titre original Wrath of Man
Pays de production U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2021
Durée
Genre Action, Thriller
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Josh Hartnett, Jason Statham, Holt McCallany, Jeffrey Donovan, Scott Eastwood, Niamh Algar
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 857
Bande annonce (Allociné)

Critique

Habitué aux films de gangsters punchy et burlesques, Guy Ritchie répète l’exercice sur un ton plus sérieux qu’à l’accoutumée. Le résultat est un film d’action noir et carré plutôt réussi.

Un homme en colère est le remake du film français Le Convoyeur sorti en 2004. Il n’en est pas pour autant dénué d’intérêt, car le réalisateur n’en reprend que vaguement la trame pour la transposer dans un univers de gangsters à Los Angeles, imprégné d'une toute autre atmosphère. On y suit H (Jason Statham), employé a priori moyen qui débute dans une entreprise spécialisée dans le transport de fonds. Pourtant, lorsque son convoi se fait braquer, H révèle des compétences surprenantes.

Comme très souvent dans les films de Guy Ritchie, on a affaire à des truands qui se tirent dans les pattes. Il y a de l’action, des fusillades et de la violence. Il y retrouve également le granitique (les mauvaises langues diraient le «constipé») Jason Statham, avec qui il avait déjà collaboré sur Arnaque, crimes et botanique, Snatch et Revolver. La nouveauté c’est qu’ici le réalisateur laisse de côté sa touche comico-tarantinesque (et la ville de Londres) pour adopter un ton sombre, dramatique et très sérieux lorgnant du côté de Michael Mann et Martin Scorsese. Et ça marche! La première partie est la plus réussie car les motivations des personnages restent encore mystérieuses et le film présente une mise en scène soignée, prenante et accompagnée par une bande originale singulière. Puis les enjeux dramatiques s’avèrent être relativement classiques, voire un peu ridicules. Toutefois, le réalisateur transcende son intrigue basique, en multipliant les points de vue et en éclatant la narration. Ce qui n’aurait pu être qu’un artifice pour masquer la pauvreté de l’histoire se révèle être une bonne idée car la multiplicité des regards nuance les archétypes, voire esquisse une déconstruction du rêve américain. En effet, ceux qu’on pensait être de vilains gangsters s’avèrent aussi être des pères de famille, des anciens vétérans ou des laissés-pour-compte. Un homme en colère évite ainsi le manichéisme qu’on retrouve dans les vigilante movies où, très souvent, le protagoniste s’en va accomplir sa vengeance car la justice en est incapable. Ici, vengeance et violence se déploient dans un monde gris, à l’ombre des gratte-ciel de Downtown Los Angeles, là où la quête de richesse et argent facile est érigée en tant que valeur ultime. Alors, le déferlement de fusillades et de morts serait le prix à payer pour la poursuite du bonheur. Pourquoi pas?

Blaise Petitpierre

Appréciations

Nom Notes
Blaise Petitpierre 15