I Care A Lot

Affiche I Care A Lot
Réalisé par J Blakeson
Titre original I Care A Lot
Pays de production U.S.A.
Année 2021
Durée
Musique Marc Canham
Genre Thriller, Comédie
Distributeur Impuls
Acteurs Dianne Wiest, Rosamund Pike, Peter Dinklage, Chris Messina, Eiza Gonzalez, Isiah Whitlock Jr.
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 856

Critique

Dans ce thriller parsemé de touches comiques, une arnaqueuse professionnelle s’attaque à la mauvaise personne.

Marla Grayson (Rosamund Pike) est une tutrice qui gagne de l’argent en obtenant la mise sous tutelle de personnes âgées. Avec la complicité de son amante Fran (Eiza Gonzalez), elle imagine des stratégies à la limite de la légalité pour convaincre les juges que des seniors qu’elle a repérés au préalable ne sont plus capables de vivre seuls pour se voir ensuite confier la tâche de prendre des décisions à leur place - ainsi que la gestion complète de leurs biens, dont elle profite largement. Tout bascule lorsque Marla et Fran s’attaquent à la mauvaise personne: leur dernière victime, Jennifer Peterson (Dianne West), s’avère être la mère d’un redoutable chef de la mafia (Peter Dinklage). Marla, déterminée à tirer son épingle du jeu, refuse de se laisser intimider par ce dernier, qui met alors tout en œuvre pour se débarrasser d’elle…

Ce thriller teinté d’humour noir ne manque pas de qualités, à commencer par ses interprètes, qui semblent beaucoup s’amuser à incarner des rôles frôlant la caricature – le mafieux russe colérique, ses acolytes balourds, la chasseuse de primes élégante, froide et ambitieuse… Le tout est soutenu par une musique originale, aux sonorités électroniques surprenantes, et par une belle photographie, jouant volontiers des contrastes et de couleurs franches. On regrette en revanche que le film échoue à rendre ses protagonistes véritablement sympathiques: leurs agissements sont plus que discutables - elles font passer pour déments des vieillards innocents pour les dépouiller -, et les tentatives pour les humaniser, notamment à travers leur histoire d’amour, ne sont pas particulièrement efficaces.

Par ailleurs, le film fait l’apologie d’un féminisme libéral, en valorisant le parcours de ces deux antihéroïnes prêtes à tout pour s’enrichir, et se présentant explicitement comme des «lionnes» - le terme est utilisé par le personnage de Marla - dont le but est d’accéder à une position de domination économique et sociale dans la société capitaliste. Que l’on adhère ou non à cette idéologie, on finit par apprécier cette représentation de personnages féminins forts et intelligents, qui ne cèdent pas aux menaces constantes que leur font les hommes auxquels elles se confrontent… Jusqu’à une scène finale peu heureuse et plutôt réactionnaire dans laquelle Marla se fait punir par une masculinité blanche ayant été victime de ses actes, qui semble sceller le propos du film en remettant à la place qui lui est assignée cette femme ayant voulu se comporter comme un homme. Dommage.

Noé Maggetti

Appréciations

Nom Notes
Noé Maggetti 12
Marvin Ancian 11
Alexandre Vouilloz 11