Réalisé par | Ruben Alves |
Titre original | Miss |
Pays de production | France |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | Lambert |
Genre | Comédie |
Distributeur | Praesens-Film |
Acteurs | Thibault de Montalembert, Pascale Arbillot, Isabelle Nanty, Stéfi Celma, Alexandre Wetter, Quentin Faure |
Age légal | 12 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 843 |
Alex (Alexandre Wetter), garçon qui transite vers l’autre sexe, vise la couronne de Miss France. Un chemin vers l’acceptation? Du cinéma au service de l’intégration? En apparence seulement; dans le fond, ce n’est qu’une quête narcissique, une de plus, qui s’autorise d’une blessure originelle (le malaise d’Alex) pour forcer l’adoration du spectateur: insupportables plans montrant notre héros se pâmant face au miroir; ralentis qui voudraient sacraliser ses danses… Il s’agit beaucoup moins d’être accepté, intégré, que d’être adulé. Podium, claquements de mains, caméras braquées sur soi, audience, fidèles. La plupart des autres personnages, eux aussi marginaux ou appartenant à des minorités, sont assez peu valorisés; ils sont tout bonnement au service d’Alex. Dans cette sorte de tanière de la diversité qui l’a recueilli, cohabitent la propriétaire bourrue mais pas-méchante-dans-le-fond (Isabelle Nanty), qui finira par accompagner Alex jusqu’au bout de son rêve; deux losers-lascars (un Noir et un Arabe), débiteurs de blagues mauvaises, mais qui encourageront Alex à percer jusqu’au bout de son rêve; un autre transsexuel, plus vieux, bien plus cassé, qui tapine, fantasme autre chose, échoue, mais trouve la force d’accompagner Alex jusqu’au bout de son rêve. Ces personnages secondaires n’ont guère les faveurs du scénario, c’est peu dire; mais le traitement le plus discutable est encore réservé aux deux Indiennes qui complètent la collocation: rien d’autre que des porteuses d’étoffes folkloriques, nos Indiennes, vouées à se tenir de temps en temps devant la caméra pour rajouter un peu de couleur au champ, et enrôlées surtout pour grossir les hourras! lorsqu’Alex sera parvenu jusqu’au bout de son rêve.
Bref, du cinéma aussi profond qu’une cérémonie de Miss.
(Voir aussi les lignes de Camille Mottier dans CF n. 842 - FFFH Bienne, p. 21.)
Alexandre Vouilloz
Nom | Notes |
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Alexandre Vouilloz | 5 |