Drunk

Affiche Drunk
Réalisé par Thomas Vinterberg
Titre original Druk
Pays de production Danemark
Année 2020
Durée
Genre Drame, Comédie
Distributeur Pathé Films
Acteurs Maria Bonnevie, Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe, Magnus Millang, Helene Reingaard Neumann
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 855

Critique

Après Festen, La Chasse ou encore La Communauté, Thomas Vinterberg continue sa peinture dansante des relations humaines. Portée par un quatuor d’acteurs fidèles, oscillant entre drame et rire, celle-ci se teinte d’une tendresse absolue. Et d’un élan de vie qui nous porte bien loin.

Il n’y avait que Vinterberg pour imaginer comme solution à l’enlisement du quotidien une consommation d’alcool scientifique et maîtrisée… jusqu’à un certain point. C’est l’entreprise dans laquelle se lancent quatre enseignants et amis, qui décident de suivre les préceptes d’un penseur norvégien. Le postulat de départ est simple: il manquerait à l’être humain un certain pourcentage d’alcool pour être au maximum de ses capacités. Le groupe d’obtempérer donc, pour la gloire de la science, avec des conséquences toujours plus lourdes pour leur entourage, pour leur carrière, finalement pour eux-mêmes.

Il est drôle de suivre le fil des interviews de Thomas Vinterberg ou de ses acteurs à l’occasion de la sortie du film. L’assurance tranquille qu’ils ont que l’alcool, avouons-le, permet quand même de belles choses. Et nos protagonistes l’expérimenteront en effet: une facilité surprenante dans les contacts, une exubérance enfouie qui libère de toute timidité - où l’on (re)découvre que Mads Mikkelsen sait tout à fait jouer l’introverti, malgré son charme électrique -, une attention plus grande portée à ce qui les entoure. Les élèves lassés redécouvrent leurs professeurs, la musique emporte tout, les couples se retrouvent, accompagnés par une caméra caressante. Bref, tout semble possible.

Cependant, l’obscurité guette nos chercheurs improvisés. Vinterberg capte leur envol fragile dans un contre-jour quasi constant, baignant d’ombre les corps libérés. C’est que la perte, le deuil - symbolique ou non, fictif ou personnel - demeure inévitable. L’ivresse devient un tourbillon qui projette au sol plutôt que d’élever, noyant parfois sans retour les velléités d’une nouvelle existence. Mais en inscrivant le parcours de ces personnages en parallèle de la course aux examens de leurs lycéens d’élèves, le réalisateur opère la plus belle des passations.

Car la jeunesse, elle, sera toujours éclatante de vie, tel son cortège triomphant final, vision presque onirique de blancheur. Et pourtant, rien de plus réel: la joie est encore possible, il ne reste plus qu’à sauter et la rejoindre.

Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 17
Blaise Petitpierre 15
Marvin Ancian 17
Georges Blanc 14
Sabrina Schwob 14
Alexandre Vouilloz 13