La Loi de la jungle

Le périple de deux frères contraints de traverser les Etats-Unis pour sauver leur peau. Une épopée poignante et une bonne surprise dans la morosité cinématographique actuelle.

Les cinémas restent désespérément fermés et les nouvelles sorties sur les plateformes sont rarement excitantes. Certes, le tant attendu Snyder Cut de Justice League a finalement pointé le bout de son nez, mais que reste-t-il aux profanes de l’univers DC Comics? En attendant l’embouteillage inévitable lors de la réouverture des salles, pas grand-chose à se mettre sous la dent donc. Alors on fouine, un synopsis aguicheur par-ci, un réalisateur qu’on ne connaît pas par-là, et on découvre des films qui seraient peut-être passés inaperçus dans d’autres circonstances.

Le jour, les frères Stanley «Stan» et Walter «Lion» Kaminski (Charlie Hunnam et Jack O‘Connell) travaillent dans une usine de couture. La nuit, le premier entraîne le second, ancien boxeur, qui combat à mains nues dans des caves insalubres. Les deux aspirent à la gloire et l’argent, mais leurs rêves tardent à être exaucés. Walter perd un combat sur lequel Stanley avait misé gros. Conséquences? Il ne peut pas rembourser les 2’000 dollars qu’il doit à Pepper, un criminel véreux. Les deux frères se retrouvent alors face au mur. Ils n’ont d’autre choix, pour éponger leur dette, que de se rendre à San Francisco afin de participer à un combat ultra-violent nommé «Jungleland». Avec eux embarque Sky (Jessica Barden, notamment découverte dans la série The End Of The F***ing World), une adolescente rebelle mais attachante, qu’ils doivent «livrer» dans le Nevada à un dénommé Yates.

Si le scénario n’a rien d’innovant, le récit parvient néanmoins à nous emporter avec ce trio atypique. Rapidement, la présence de Sky bouleverse la relation des deux frères. La jeune femme va d’abord tenter de fuir avant de se rapprocher de Walter. Stan, de son côté, cherche à maintenir le groupe hors de l’eau face à une situation qu’il contrôle de moins en moins. Situation qui s’aggrave drastiquement lorsque - à la suite d’une dispute dans un «diner» familial - la bande se scinde. Les groupes nouvellement créés vont alors nous faire découvrir deux éléments clés du film: le personnage de Yates et la raison pour laquelle Sky est censée le rejoindre.

Le sujet de La Loi de la jungle est moins la boxe que le road trip initiatique de ses personnages. Le voyage se terminera de façon tragique mais logique. Et aura eu le mérite de nous offrir un film, s’il n’est pas révolutionnaire, plutôt réussi.