Réalisé par | Simon Stone |
Titre original | The Dig |
Pays de production | Grande-Bretagne |
Année | 2021 |
Durée | |
Musique | Stefan Gregory |
Genre | Drame, Historique |
Distributeur | Netflix |
Acteurs | Ralph Fiennes, Ben Chaplin, Carey Mulligan, Johnny Flynn, Lily James, Arsher Ali |
Age légal | 14 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 851 |
Des monticules en apparence anodins. Une découverte archéologique insoupçonnée. La Deuxième Guerre mondiale qui approche à grand pas. The Dig est une œuvre classique subtile et parfaitement maîtrisée.
L’ouverture du long métrage de Simon Stone laisse songeur. Une mélodie emphatique, des plans en contre-plongées et les premières paroles prononcées («Je pense que ça va se couvrir», phrase évoquant au premier degré la météo mais aux multiples interprétations métaphysiques) auraient pu présager une œuvre ontologique assommante (Terrence Malick, es-tu là?) Heureusement, il n’en est rien. The Dig - inspiré de faits réels et adapté du roman du même nom de John Preston - relate l’histoire d’Edith Pretty (Carey Mulligan), une riche propriétaire du comté de Suffolk en Angleterre de l’Est. Des tertres se trouvant sur son terrain, elle engage Basil Brown (Ralph Fiennes), un archéologue passionné, afin d’entreprendre des fouilles.
Si, dans un premier temps, le musée local d’Ipswich néglige les excavations - trop occupé à exhumer une villa romaine - les découvertes de Basil vont rapidement recentrer l’intérêt sur les travaux en cours. Lorsque les reliques sortent du sol les unes après les autres, l’ampleur devient même nationale au point de voir débarquer les pontes du British Museum. Tout ce beau monde tentera d’écarter Basil, jugé trop amateur (lui qui n’a suivi aucune formation et a appris le métier par son père) mais n’y parviendra pas. Et ceci en grande partie grâce à la propriétaire des lieux, Edith.
Derrière ce sujet très terre à terre, se cache une lecture beaucoup plus profonde et métaphorique illustrant la situation, historique et personnelle, des protagonistes. À l’aube de la Deuxième Guerre mondiale (le récit se déroule à la fin des années 30), chaque personnage compose avec les affres du quotidien. Peggy (Lily James), femme de l’archéologue Stuart Piggott, voit sa relation sombrer. Rory Lomax (Johnny Flynn), cousin d’Edith venu prêter main-forte, attend inexorablement le courrier le convoquant pour rejoindre la Royal Air Force. Mais surtout, Edith, souffrante et se sentant faiblir jour après jour, tente de cacher sa maladie à son entourage. Au milieu de ces adultes qui ont la tête tournée vers le sol et pour qui le ciel, parcouru d’avions de combat, est synonyme des jours noirs à venir, se distingue Robert, le fils d’Edith. Alors que tous suffoquent (parfois littéralement comme dans cette scène intense où une tranchée non sécurisée devient un piège mortel), l’enfant - à travers ses bandes dessinées ou en compagnie de Basil et son télescope - a la tête tournée vers les étoiles. S’il n’est pas dupe de ce qui l’entoure (le sort de sa mère ou de ce pilote d’avion s’écrasant à quelques encablures de la maison familiale), il est la représentation même de l’avenir et de l’espoir.
Pour finir, notons la réalisation impeccable du long métrage. Chaque plan, composé simplement et efficacement, est très beau. Et cela, jusqu’à la dernière scène: un lent travelling arrière qui dévoile Basil et deux acolytes en train de recouvrir les restes du trésor n’ayant pas pu être excavé avant que la guerre éclate pour de bon. Le carton de fin, nous rappelant la triste véracité des faits, ne fait qu’accentuer la qualité de cette première belle surprise de 2021.
Marvin Ancian
Nom | Notes |
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Marvin Ancian | 16 |