The Call

Affiche The Call
Réalisé par Chung-Hyun Lee
Titre original Call
Pays de production Corée du Sud
Année 2020
Durée
Genre Thriller
Distributeur Netflix
Acteurs Shin-Hye Park, Jong-seo Jun, Sung-ryung Kim, Dong-Hwi Lee, Lee El, Oh Jeong-se
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 849

Critique

Cette réalisation sud-coréenne présente les dangereuses implications d’une modification de la ligne temporelle par le biais d’une amitié entre deux femmes séparées dans le temps mais reliées par un téléphone. Haletant et intelligent mais également émouvant et visuellement intéressant.

Après avoir visité sa mère malade - et avec qui elle ne s’entend pas - à l’hôpital, Kim Seo-yeon (Park Shin-hye), jeune femme de 28 ans, perd son téléphone portable. Elle décide alors de retourner dans sa maison d’enfance, laissée à l’abandon. Là, elle découvre un vieux téléphone, sur lequel elle reçoit un étrange appel: une femme prétend être torturée par sa mère et demande de l’aide. Après avoir fait quelques recherches dans la demeure, Seo-yeon comprend que la voix au bout du fil appartient à Oh Young-sook (Jun Jong-seo), une fille de son âge qui habitait là… vingt ans auparavant! Le duo va progressivement lier une amitié jusqu’au jour où une idée vient à Seo-yeon: et si elle demandait à Young-sook de modifier son passé?

La saga Retour vers le futur et de nombreuses autres œuvres de science-fiction nous ont appris que, si par tout hasard nous nous retrouvions à voyager dans le temps, il ne fallait pas s’amuser avec les lignes temporelles, car le moindre changement effectué dans le passé pourrait avoir de terribles répercussions sur notre présent. Ici, la réalisation ne nous met pas tant en garde contre ce qu’on serait susceptible de faire que contre la personne à qui l’on confie la charge de le faire, et de la réaction que cela pourrait déclencher chez elle. En effet, je ne divulguerai rien, mais le marketing de The Call le présentant comme un thriller/film d’horreur, il y a lieu de se douter que les choses vont dégénérer assez rapidement et que ces échanges entre deux époques (1999 et 2019) prendront une tournure des plus sanglantes.

Le jeu de pouvoir qui se tisse entre les deux personnages est très intéressant, puisque l’une a la capacité d’influencer l’avenir de l’autre tout en étant inaccessible et protégée de celle-ci puisque «cachée» dans le passé, tandis que l’autre possède le savoir de comment les événements vont se dérouler et peut en tirer parti. Ces interactions entre les deux espaces temporels peuvent se révéler déroutantes et donner un peu le tournis si on ne suit pas bien l’histoire, mais cette dernière n’en est que plus passionnante. D’autant plus qu’outre un suspense très bien construit et une atmosphère pesante, le film ne délaisse pas non plus la dimension émotionnelle. En illustrant l’idée que donner à quelqu’un les clés de son passé, c’est forcément le laisser avoir un impact sur son futur, la réalisation explore la question du traumatisme, de l’événement passé à qui on laisse le contrôle de son présent, elle montre que tout laisse des traces, psychiques ou physiques. La relation de Seo-yeon avec ses parents est également touchante, notamment l’évolution du lien mère-fille, figures que tout oppose au début du long métrage mais qu’une séquence rapproche de manière inattendue dans son dernier acte. Et pour couronner le tout, nous avons le droit à de très beaux plans (sur le paysage mais aussi plus rapprochés), à l’instar de celui ouvrant le film, procurant à l’œuvre une esthétique tantôt romantique, tantôt étouffante et les plans presque identiques mettant en parallèle les situations des deux femmes qui se miroitent sont époustouflants. Intelligemment écrit et réalisé, The Call est un nouveau bijou que les amateurs de récits intriqués, mettant en scène réalités parallèles et une touche de violence, pourront ajouter à leur parure.


Amandine Gachnang

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 17