Soul

Affiche Soul
Réalisé par Pete Docter
Titre original Soul
Pays de production U.S.A.
Année 2020
Durée
Musique Atticus Ross, Trent Reznor, Jon Batiste
Genre Animation, Aventure, Famille
Distributeur Walt Disney
Acteurs Ramzy Bedia, Omar Sy, Françoise Cadol, Camille Cottin, Michèle Bardollet, Guillaume Lebon
Age légal 8 ans
Age suggéré 8 ans
N° cinéfeuilles 849

Critique

Cultiver les plaisirs simples de la vie, faire de l’imprévisible une occasion d’agrément: voilà l’invitation de la dernière production Pixar.

Bien réviser ses gammes pour devenir musicien et non professeur de musique: le conseil d’Antoine Doinel adressé à son fils sur le quai de gare dans L’Amour en fuite pourrait servir d’illustration à la situation de Joe Gardner, pianiste de jazz afro-américain, qui, faute de ne pouvoir vivre de son art, tente de transmettre sa passion à des mômes peu enthousiastes.

Mais voilà qu’un jour, la chance lui tombe dessus: un ancien élève lui demande de remplacer le pianiste de son groupe, auquel participe notamment une grande star du jazz au caractère bien trempé. Occasion de rêve, il risque pourtant de la manquer: un accident le conduit tout droit à l’hôpital. Si le corps est bien alité, l’esprit est quant à lui propulsé dans un univers immatériel des âmes à naître, représentées par de petites boules spectrales, vives et flottantes. C’est à l’une d’entre elles, numéro 22, qu’il incombera à Joe, suite à une série de quiproquos, d’insuffler le désir de vivre.

Cet univers parallèle et immatériel contraste fortement avec le monde réel: les formes y sont épurées, tout en rondeur, les couleurs pastel et les maîtres des lieux semblent sortis de portraits de Picasso. Malgré tout le soin apporté, l’image demeure fade et les épisodes intervenant dans ce monde parallèle peu convaincants. Monde d’aventure, de terreur, d’expérience, il devient le lieu de tous les possibles où rien n’est véritablement défini, cohérent ni remarquable.

Les conséquences de ce monde sur le monde réel sont quant à elles intéressantes: numéro 22 se retrouvant par erreur dans le corps de Joe, une dissociation s’effectue entre corps et voix et invite de ce fait à casser les stéréotypes, en donnant à un corps d’homme une voix des plus fluettes.

On préfère de loin donc les péripéties accomplies dans un New York jazzy, concret et moins flottant, qui sont autant de moments d’éveil aux plaisirs simples pour les protagonistes et les spectateurs. Ceci, pour ces derniers, grâce à un rythme moins frénétique, en termes de durée de plans, que celui auquel nous ont habitués les dessins animés de ces dernières années. Le scénario lui-même se déploie de manière agréablement inattendue en empruntant plusieurs détours. Loin des récits basés sur un protagoniste avec une mission et des obstacles à éviter, Soul en prend le contre-pied et propose bien plutôt de s’arrêter en chemin ou à faire du plaisir du parcours sa quête. Quête épicurienne qui saura séduire les petits comme les plus grands.

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 13