ADN

Est-ce un film sur le deuil? Est-ce une réflexion sur l’appartenance? Non, de toute évidence il s’agit d’un portrait de Maïwenn. Maïwenn qui pleure, Maïwenn qui rit… mais surtout qui pleure. Et quand ce n’est pas elle, pas de souci, un autre personnage prend le relai des larmes et du nez qui renifle bruyamment. Car il ne faudrait pas oublier que le grand-père est mort, seul lien aimant d’une famille folle - comme toutes les familles -, algérienne (en partie) et nombreuse. Mère, filles, frères, sœurs se renvoient alors des déclarations banales ou brutales, au cours de scènes déconnectées les unes des autres. Les protagonistes traversent le film (avec plus ou moins de grâce) sans que l’on voit toujours la raison d’être de leur présence, et les rares instants qui parviennent à capter quelque chose des rapports familiaux sont engloutis par la quête obsessionnelle du personnage incarné par Maïwenn: retrouver ses racines. La réalisatrice voulait revenir à la spontanéité de ses premiers films, l’improvisation des dialogues, la rapidité du tournage: il manque malheureusement un propos inspiré pour faire le lien entre ces éclats dispersés. Et non, le visage de Maïwenn filmé sous tous les angles - quand bien même flatteurs - n’y suffit pas.