Cunningham

Affiche Cunningham
Réalisé par Alla Kovgan
Titre original Cunningham
Pays de production Allemagne, France, U.S.A.
Année 2019
Durée
Musique Volker Bertelmann
Genre Documentaire
Distributeur Outside the Box
Age légal 6 ans
Age suggéré 12 ans
N° cinéfeuilles 843
Bande annonce (Allociné)

Critique

Danse et témoignage, de l’artiste lui-même, sont au cœur de ce documentaire. 3D et décors permettent une appréhension multiple et en profondeur de ses ballets.

Merce Cunningham (1919-2009), chorégraphe et danseur d’avant-garde, a marqué le XXe siècle par ses créations originales alliant la rigueur technique du classique à la flexibilité moderne du mouvement. Sa collaboration avec plusieurs artistes, John Cage (1912-1992), qui a composé la musique de ses ballets, et le peintre Robert Rauschenberg principalement, qui en a conçu les décors a grandement participé à sa renommée.

Avec Cunningham, Alla Kovgan poursuit l’exploration de la danse transposée au cinéma, après entre autres Nora, coréalisé avec David Hinton (2008), documentaire sur la chorégraphe du Zimbabwe Nora Chipaumire, ou avec Devil’s Lungs, en réalité virtuelle, sur la danse et la musique finlandaises.

Dans son long métrage sur le célèbre chorégraphe américain, la réalisatrice sélectionne plusieurs extraits de ses ballets pour les rejouer dans de nouveaux décors, avec des danseurs de sa compagnie - dissoute en 2011. Elle retrace, sans véritable chronologie, la vie, un peu, l’art, surtout, du créateur entre 1942 et 1972. Plusieurs de ces chorégraphies s’inscrivent dans des lieux peu propices à la présence réelle de spectateurs (en forêt, sur un toit à New York, par exemple). L’artifice cinématographique permet ainsi de suivre les danseurs dans des espaces moins limités qu’une scène, de les appréhender sous toutes les coutures; et même d’en haut.

A l’image des corps, les mouvements de caméra se veulent souples, fluides. Le choix de la 3D est apparu à la réalisatrice comme une évidence tant les créations de Cunningham «investissaient l’espace et la profondeur», ce qui est efficacement retraduit à l’écran. Mais la 3D sert également, maladroitement, à agrémenter les images d’archives et les témoignages percutants du créateur sur sa démarche artistique. Elle devient alors fioriture, en superposant plusieurs éléments d’informations dans le plan, elle délimite notamment, par la profondeur, les images selon les époques - renforçant l’effet du split screen.

Le film s’adresse donc principalement aux amateurs de ballets. Pour les autres, le documentaire n’en demeure pas moins saisissant dans sa manière de lier l’art et la vie, la danse et le geste quotidien. Ce dernier devient le matériau mis en évidence (par la répétition ou l’intégration dans une série de mouvements) auquel il s’agit de restituer toute sa puissance.


Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 12