Réalisé par | Kitty Green |
Titre original | The Assistant |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Tamar-Kali Brown |
Genre | Drame |
Distributeur | Ascot Elite |
Acteurs | Matthew MacFadyen, Dagmara Dominczyk, Julia Garner, Makenzie Leigh, Kristine Frøseth, Alexander Chaplin |
Age légal | 14 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 843 |
The Assistant, le dernier film de la réalisatrice australienne Kitty Green, s’intéresse à la problématique du harcèlement dans le milieu de la production filmique.
Le long métrage propose une plongée dans une journée de la vie de Jane (Julia Garner), une jeune femme fraîchement engagée comme assistante dans une grande maison de production étasunienne. De son arrivée dans les locaux au petit matin à ses heures supplémentaires alors que la nuit est tombée depuis longtemps, en passant par l’achat de repas pour ses collègues, chaque instant d’un jour de travail dans ce milieu est montré par le biais de longs plans très construits aux couleurs froides donnant à voir dans le détail les tâches souvent ingrates exécutées par cette employée. Cette mise en scène clinique vise à dénoncer les aspects écrasants et répétitifs du monde de l’entreprise, et à désidéaliser l’univers de la production cinématographique en le représentant sous son jour le plus bureaucratique, ne se préoccupant que peu de questions artistiques.
Centrale pour le film, la problématique du harcèlement moral et sexuel n’est pas filmée de manière frontale, mais traitée dans sa dimension la plus banalisée et insidieuse. Le directeur de la boîte n’apparaît jamais à l’écran: son comportement problématique se devine par le biais d’indices que découvre Jane au fil de sa journée. Ainsi, une boucle d’oreille trouvée sur le sol du bureau au petit matin, une porte fermée trop longtemps pendant la visite d’une jeune actrice, ou des e-mails autoritaires et culpabilisants envoyés aux employés sont autant d’indices du pouvoir démesuré et abusif exercé par ce chef d’entreprise. La réalisatrice insiste également sur la complicité des autres occupants du bureau, des assistants au médiateur auquel elle tente de parler de ses soupçons concernant leur directeur, qui ne la prennent pas au sérieux et dédramatisent les événements suspects. Le film parvient ainsi à dénoncer la dimension systémique du harcèlement sexuel en construisant une ambiance sans cesse oppressante qui donne à sentir l’horreur d’un quotidien régi par l’obligation de se taire et de se plier à des injonctions patriarcales déplacées, rendues d’autant plus dangereuses par leur banalisation permanente.
Noé Maggetti
Nom | Notes |
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Noé Maggetti | 15 |