Antebellum

Affiche Antebellum
Réalisé par Gerard Bush, Christopher Renz
Titre original Antebellum
Pays de production U.S.A.
Année 2020
Durée
Musique Roman GianArthur Irvin, Nate Wonder
Genre Thriller
Distributeur Metropolitan FilmExport
Acteurs Jena Malone, Gabourey Sidibe, Jack Huston, Janelle Monáe, Kiersey Clemons, Lily Cowles
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 843
Bande annonce (Allociné)

Critique

Pendant la guerre de Sécession (1861-1865), Eden (Janelle Monáe), jeune esclave noire, tente de s’échapper d’une entreprise cotonnière où elle est exploitée. De nos jours, Veronica Henley (Janelle Monáe également), parfait sosie d’Eden, est une romancière et une militante des droits des minorités. Elle vit en Amérique et va prendre la défense des travailleuses et travailleurs victimes du racisme ambiant.

Sous une forme hybride (thriller, fantastique et drame humain) et s’appuyant sur de constants allers et retours temporels, Antebellum tente une approche des problèmes liés, de près ou de loin, à l’esclavage et au racisme. Veronica semble se demander comment les choses se sont vraiment passées pour elle et comment elle pourrait s’en sortir, en incarnant les rôles de deux femmes de deux époques différentes, en particulier celui d’une femme gênante qui se découvre ramenée dans un passé possible. Antebellum s’ouvre d’ailleurs sur une citation de William Faulkner («Le passé ne meurt jamais. Ce n’est même pas le passé»), annonçant ainsi un propos politique qui fait directement allusion à l’actualité. Mais le scénario va vite montrer ses limites et révéler une certaine incapacité à explorer le sujet de manière originale. Et Veronica ne parviendra pas à échapper au cauchemar de la brutalité de la ségrégation.

Le choix du cinémascope pour Antebellum se justifie dans toutes les séquences où les paysages jouent un rôle important, comme dans le premier et très long plan d’ouverture, très beau et tout à fait réussi, traduisant en images remarquables l’exploitation des Noirs. La suite est plus chaotique, avec ses sauts dans le temps pas toujours très évidents, et une «histoire» qui n’apporte pas grand-chose de nouveau, l’originalité du scénario se révélant incapable de prendre le relais de l’excellente toute première demi-heure. Le récit se révèle alors difficile à suivre, au vu des nombreux anachronismes et de l’incongruité des situations évoquées. Les dialogues, limités et peu clairs, n’ajoutent rien et la tension retombe fréquemment, malgré la complicité d’une excellente musique d’accompagnement. Il ne suffit pas de jouer avec la temporalité, le fantastique et la brutalité - vers la fin surtout - pour maintenir l'attention du spectateur.


Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 12