Réalisé par | Rémi Chayé |
Titre original | Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary |
Pays de production | France |
Année | 2020 |
Durée | |
Musique | Florencia Di Concilio |
Genre | Animation, Famille |
Distributeur | Gebeka Films |
Acteurs | Alexandra Lamy, Alexis Tomassian, Salomé Boulven, Jochen Haegele, Damien Witeka, Santiago Barban |
Age légal | 6 ans |
Age suggéré | 6 ans |
N° cinéfeuilles | 842 |
Après nous avoir emmenés sur les banquises du Grand Nord avec le formidable Tout en haut du monde en 2015, le cinéaste Rémi Chayé nous conduit à travers les plaines de l’Ouest américain du 19e siècle. Il nous propose sa jolie version de l’enfance de Martha Jane Cannary, mondialement connue à travers le temps sous le surnom de Calamity Jane.
Connue... ou méconnue. Car cette célèbre héroïne de l’histoire américaine n’était pas, comme beaucoup de gens peuvent le croire, une hors-la-loi à la Billy the Kid. Si certains épisodes de sa vie aventureuse ne furent sans doute guère reluisants (des historiens se disputent encore pour démêler le vrai du faux entre la réalité et la légende romanesque), on sait qu’elle fut notamment pionnière, exploratrice, conquérante de l’Ouest, cuisinière puis éclaireuse pour l’armée du général Custer, après s’être fait passer pour un homme afin d’être enrôlée, et qu’elle participa aux campagnes amérindiennes avant de mourir dans la solitude, la misère et l’alcoolisme. Ce film raconte donc les jeunes années de la baroudeuse, pendant lesquelles la fillette va s’endurcir lors d’un épuisant voyage à travers les vastes plaines, se mettre petit à petit à porter cheveux courts et pantalons, et s’affirmer dans un monde où ne sont respectés que la virilité et le pouvoir des hommes.
Ce western au visage de petite fille reste trop souvent, dans l’écriture des faits et des personnages, un peu naïf. Il ne s’adresse pas directement aux enfants mais un peu à tout le monde, et donc, à personne en particulier. Là est sa limite. Toutefois, les jeunes seront sans aucun doute touchés par le discours sur le courage, l’envie de liberté, l’émancipation et la force de caractère. Visuellement, le film est spectaculaire. Une animation curieuse et peu fréquente, à mi-chemin, pourrait-on dire, entre les dessins animés contemporains et les mangas japonais des années 80. Les couleurs sont absolument splendides, et l’ensemble est réhaussé par une musique aux consonances irlandaises, extrêmement belle et pertinente. La plus grande réussite du cinéaste est d’avoir parfaitement su retranscrire l’ambiance des grands espaces et la vie rude des voyageurs à la recherche d’une vie meilleure et d’une herbe plus verte, lors de la conquête de l’Ouest. Et d’avoir montré que dès son enfance, Calamity Jane fut une pionnière non seulement de l’Amérique, mais aussi du féminisme.
Philippe Thonney
Nom | Notes |
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Philippe Thonney | 13 |