Plus chauds que le climat

Affiche Plus chauds que le climat
Réalisé par Adrien Bordone, Bastien Bösiger
Titre original Plus chauds que le climat
Pays de production SUISSE
Année 2020
Durée
Genre Documentaire
Distributeur À Travers Champs
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 842

Critique

Réussi grâce à son ancrage très local et familier, mais un peu répétitif dans sa forme, le documentaire biennois sur la crise climatique actuelle nous invite à mettre un pull et baisser d’un degré nos radiateurs, pour éviter que la planète s’en prenne trois supplémentaires!

Nina, Jeanne, Mark, Fabio et Léa, à presque 18 ans, militent activement pour le climat. Inquiets, effrayés, consternés devant l’héritage des générations précédentes, ces jeunes unissent leurs forces pour se faire entendre. Les mouvements de la Grève pour le climat inspirent comme eux de nombreux autres étudiants et étudiantes à sortir dans la rue pour manifester leur mécontentement face aux politiques publiques en vigueur. Et leurs combats ont des retombées, car ils parviennent bien à faire changer d’avis les membres des partis réticents à des adaptations écologistes. La diversité des profils de ces adolescents réjouit, car le climat concerne tout le monde, tous looks, toutes origines et tous âges confondus.

La présentation de l’avis de ces différentes personnes reprend fréquemment la même forme: aux plans d’interviews face caméra se succèdent ceux au drone au-dessus de la ville de Bienne et ceux de pancartes de manifestants dans les rues. Cela étant, difficile pour les deux jeunes réalisateurs de se lancer dans une véritable proposition esthétique, car le film est produit par la RTS. Le film étant donc prévu en premier lieu pour une projection à la télévision, son passage sur grand écran en est légèrement moins savoureux. La durée réduite à une cinquantaine de minutes évite pourtant d’être trop lassé par la forme. Au vu du calendrier de tournage, la crise du coronavirus a été inclue et a nécessité quelques précautions lors des captations avec les cinq jeunes confinés chez eux. La prise en compte de la pandémie dans ce film s’avère selon moi être très juste, dans la mesure où ce type de catastrophe mondiale risque bien de se reproduire malheureusement fréquemment dans les années à venir, si la situation continue.

D’aucuns reprochent à ces gamins de sortir dans la rue pour profiter de sécher les cours au prétexte du climat, pour ensuite retourner manger du fast-food et prendre l’avion. Et même si c’est le cas de certains, qui d’entre nous peut en toute objectivité leur lancer la pierre? N’avons-nous pas tous et toutes des incohérences dans notre volonté de protéger notre environnement? La vie quotidienne avec son lot de flemme décourage souvent à sortir de sa zone de confort pour vraiment se mettre à acheter en vrac, se déplacer à vélo et arrêter de consommer en sachant pertinemment qu’on n’en a pas réellement besoin de ce nouveau tee-shirt. Le changement semble alors bien moins résider dans nos contradictions humaines que dans la prise de conscience individuelle et toujours plus globale que nous avons réellement les dés en main. Faites vos jeux: un voyage en avion en Nouvelle-Zélande ou une nouvelle pandémie pour les prochaines vacances d’été?

Camille Mottier

Appréciations

Nom Notes
Camille Mottier 15