Citoyens du monde

Le temps de la retraite arrivé, n’est-ce pas enfin le moment de larguer les amarres?

Trois sexagénaires romains en goguette, ou plutôt désireux de l’être. Attilio, Giorgetto et le Professeur, qui s’ennuient ou rament dans leur quotidien rêvent de partir, s’y décident même, car «Mourir cela n’est rien. Mourir la belle affaire. Mais vieillir...» (Jacques Brel). Partir donc, mais où? Si l’on tient compte des critères de chacun, les destinations sans risques (financier, climatique, sismique, culturel ou en termes de sécurité ou de santé…) ne sont pas légion. En sus, il va falloir financer cette émigration et abandonner ses racines. Gianni Di Gregorio, réalisateur du Déjeuner du 15 août (2008), de Gianni et les femmes (2010) et de Bons à rien (2014), invite le spectateur jour après jour - soit tout au long d’une semaine symbolisant la vie avec ses enthousiasmes et ses atermoiements - à suivre trois personnages attachants dans une période de la vie où l’agir et le faire n’impriment plus leur marque sur le quotidien. Ces hommes sont éminemment sympathiques et, même s’ils se mettent en colère, voire se révoltent (un peu), mentent ou trichent, la tendresse et l’humour l’emportent, sans toutefois arriver à dissiper la mélancolie et la nostalgie qui affleurent bien souvent au détour d’un regard ou d’une remarque.

La prétention n’est pas au rendez-vous de cette comédie douce-amère aux couleurs chaudes, analogues aux attentes de ces hommes simples et dignes, qui, au moment de partir, mesurent le chemin parcouru et ressentent la difficulté de franchir une nouvelle étape.