Pinocchio

Affiche Pinocchio
Réalisé par Matteo Garrone
Pays de production Italie, France, Grande-Bretagne
Année 2019
Durée
Musique Dario Marianelli
Genre Fantastique, Aventure
Distributeur Ascot Elite
Acteurs Roberto Benigni, Rocco Papaleo, Federico Lelapi
Age légal 8 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 830

Critique

Sorti en 1881 de l’imagination de l’écrivain et journaliste Carlo Collodi, le célèbre Pinocchio est à deux doigts d’égaler Le Petit Prince en matière de notoriété mondiale et du nombre de différentes langues dans lesquelles il fut traduit. Il fit aussi l’objet de plusieurs adaptations à l’écran dont celle de Disney en 1940. Cette nouvelle version, très proche du roman initial, touche par sa tendresse, sa technique et son efficacité.

Roberto Benigni a pris un petit coup de vieux. Cela faisait en effet plusieurs années qu’il avait renoncé au cinéma, que ce soit devant ou derrière la caméra, afin de se consacrer à l’écriture et à de triomphales tournées théâtrales en Italie. On a donc du plaisir à retrouver l’acteur et son visage particulier sachant exprimer en même temps la joie, la douce folie et la tristesse. Il avait déjà réalisé en 2002 son propre Pinocchio, dans lequel il jouait le rôle-titre. Son film avait été éreinté par la critique et était donc passé relativement inaperçu. Il joue ici le rôle de Geppetto, le «père» de Pinocchio. Il est excellent, ainsi que l’enfant interprétant la marionnette qui parvient, malgré les trucages évidents, à restituer la complexité et la candeur du petit héros. Les personnages secondaires jalonnant la quête de Pinocchio pour retrouver son père (les deux gredins qui lui mentent, le forain qui le kidnappe, le fourbe qui le transforme en âne à corvées) sont également très justes et évitent la caricature. Les décors, les costumes sont remarquables, et l’esprit de quête initiatique du récit parfaitement respecté. Quant à la mise en scène, tout en étant travaillée et ambitieuse, elle parvient souvent à refléter l’innocence et la naïveté ressenties par le petit garçon en devenir.

 Il est juste regrettable que le personnage de Jiminy Cricket, la bonne conscience de Pinocchio qui est très présent dans le roman, ne fasse ici qu’une fugace apparition. Sans doute le film était-il déjà suffisamment long comme ça. Il est vrai qu’il aurait peut-être pu durer vingt minutes de moins. Malgré ces deux petits bémols, Pinocchio est une jolie réussite qui, comme pour L’Appel de la forêt, sera bien reçue par tous les âges. S’il est vrai que nous n’avons pas vu toutes les adaptations du roman de Collodi faites au fil du temps, on peut légitimement penser que cette nouvelle version est l’une de celles qui se rapprochent le plus du cœur et de l’âme de ce célèbre récit.


Philippe Thonney

Appréciations

Nom Notes
Philippe Thonney 15