Mon Cousin

Affiche Mon Cousin
Réalisé par Jan Kounen
Titre original Mon Cousin
Pays de production France
Année 2019
Durée
Musique Anne-Sophie Versnaeyen
Genre Comédie
Distributeur Pathé
Acteurs Vincent Lindon, Pascale Arbillot, François Damiens
Age légal 10 ans
Age suggéré 15 ans
N° cinéfeuilles 841

Critique

Ce film sympathique réunit deux comédiens qui en font juste ce qu’il faut pour apporter une légèreté à un sujet susceptible d’être traité dans un registre dramatique: des retrouvailles, ainsi que les révélations qui s’en suivent.

Plus que le scénario, l’intérêt de cette réalisation tient principalement aux deux acteurs Vincent Lindon et François Damiens, qui l’un et l’autre interprètent plus souvent des personnages tristes et angoissés que comiques ou décalés. Ici, à contre-emploi en quelque sorte, le duo donne une épaisseur à un conte qui n’en a guère.

Pierre (Vincent Lindon) qui, il y a des années, a sauvé de la faillite le groupe familial, est sur le point de conclure l’affaire du siècle permettant l’acquisition d’un domaine bordelais de très haut rang. Il ne lui reste plus qu’à signer l’accord définitif, tout comme son cousin Adrien (François Damiens) qu’il retrouve à cette occasion. Problème: bonheur et émotion submergent tant Adrien qu’il retarde ladite signature… Pas de quoi s’inquiéter, estime la collaboratrice de Pierre: «S’il y avait un souci, il ne viendrait pas dîner chez toi». «C’est lui le souci», réplique son patron. Du coup, ce qui ne devait être qu’une simple formalité devient pour Pierre un combat de tous les instants, accentué par la fragilité psychique de son cousin. Et c’est là que le casting se révèle malin et efficace, car Lindon et Damiens incarnent de manière convaincante leur personnage dans ses «je t’aime, moi non plus», c’est-à-dire tant dans ses dérives que dans ses folies. En effet, de même qu’une relation de qualité demande du temps, se retrouver ne va pas de soi, ce que note Adrien avec philosophie: «S’il suffisait d’un rouleau de scotch pour réparer trente ans de foirage de relations, ça se saurait».

Tout en se déployant, le scénario n’évite hélas pas la surenchère, s’appuyant sur la loi universelle des séries pour en rajouter et tisser serrés les fils d’une comédie dénonçant au passage les relations P.-D.G.-employés ou les rapports économie-écologie, sans parler des relations conjugales et paternelles. Parfois, même les décors - avec des intérieurs très travaillés - apportent leur concours à l’aspect dérisoire de valeurs qui ne se calculent qu’en monnaie.

Et lorsqu’on découvre sur quoi se fonde l’image d’une grande maison commerciale, on en vient à s’interroger sur les grandes valeurs dont l’une ou l’autre se targue. Mais enfin, si vous appréciez ce film, n’est-ce pas que vous le valez bien?

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 15
Georges Blanc 13