The Twentieth Century

Affiche The Twentieth Century
Réalisé par Matthew Rankin
Titre original The Twentieth Century
Pays de production CANADA
Année 2019
Durée
Musique Christophe Lamarche-Ledoux, Peter Venne
Genre Farce biographique
Distributeur Bellevaux
Acteurs Dan Beirne, Catherine St-Laurent, Sarianne Cormier, Mikhaïl Ahooja
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 840

Critique

Inspiré très librement du parcours de William Lyon Mackenzie King, futur premier ministre du Canada, le long métrage de Matthew Rankin mêle univers fantaisiste, personnages grotesques et satire politique dans un cocktail (d)étonnant.

Un cactus très symbolique, une petite fille tuberculeuse, une ville toute de glace et de pics, un docteur chinois malfaisant: voici quelques-uns des ingrédients qui accompagnent le jeune Willy Mackenzie King dans sa course vers le pouvoir. Encouragé dès sa naissance par une mère monstrueuse - dans tous les sens du terme -, il se voit déjà à la tête du Dominion, marié à la charmante fille de l’actuel dirigeant. Un homme véritable, quoi. Mais l’évolution dans les labyrinthes du pouvoir, fussent-ils en carton-pâte, ne laisse pas indemnes les principes, surtout lorsqu’on en a peu…

The Twentieth Century ne renonce à aucune exagération, aucune artificialité pour faire le récit désenchanté d’un Canada bouffi d’orgueil masculine et de désir de guerre. Comme au cirque, s’enchaînent clowns effrayants, farces sinistres et visages grimés par l’espoir naïf ou la vilenie pure, rendus encore plus théâtraux et déshumanisés par un goût du bricolage assumé dans les décors ou les accessoires. Peu de nuances donc, dans ce monde très noir et un peu blanc. Les quelques rares instants empreints de poésie sont sauvagement massacrés l’instant d’après, au profit de l’intérêt des uns ou des autres.

Toutefois, le spectateur, peu au fait des événements historiques qui ont marqué le Canada durant le début du XXe siècle, se trouve parfois trop perdu pour apprécier pleinement le goût relevé de cette satire sans concession. Et si, armé de courage, il fait fi de cette perte de repères, c’est cette absence de concession même qui finit par peser. En effet, face au terrible Dominion, le Québec, pays d’amour, paraît tout aussi ridicule avec ses suiveurs aux yeux exaltés - malgré un trio de héros aux sentiments sincères. A tel point que les manquements de Willy ne paraissent plus si graves dans un monde où, quel que soit l’horizon vers lequel on se tourne, il n’y a que du vide.


Adèle Morerod

Appréciations

Nom Notes
Adèle Morerod 12