Italian for beginners

Affiche Italian for beginners
Réalisé par Lone Scherfig
Pays de production Danemark
Année 2000
Durée
Genre Comédie, Drame, Romance
Distributeur Les Films du Losange
Acteurs Anders W. Berthelsen, Peter Gantzler, Anette Stovelbaek, Ann Eleonora Jorgensen, Lars Kaalund
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 428
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Dans la grisaille du nord, voici l'histoire d'une dizaine de personnes de 30 à 40 ans qui ont des difficultés à affronter la vie et l'amour.

Un jeune pasteur qui vient de perdre son épouse arrive dans une banlieue triste et sombre pour faire un remplacement dans une paroisse dont le titulaire a été mis à pied. Du réceptionniste de l'hôtel à la concierge de l'église, du gérant du resto où il prend ses repas à la coiffeuse du salon d'à côté, de la vendeuse en pâtisserie à la soubrette du snack, il va découvrir peu à peu tout un monde de petites gens, avec leurs joies et leurs peines, leurs modestes aspirations et leurs cruelles désillusions, leurs rêves et leur vécu quotidien. Petit à petit, c'est tout un réseau d'amitié et de complicité qui va naître et permettre à chacun de trouver sa place et quelque part un sens à sa vie.

C'est à un lent mais inéluctable voyage vers le soleil, avec ses méandres et ses contours, que nous sommes conviés au travers de l'œuvre d'une réalisatrice dont c'est le troisième film. Alors que la mort est pourtant omniprésente et que la solitude semble être la dominante de ce huis clos, peu à peu se tissent des liens de solidarité, de tendresse et finalement d'amour qui vont non seulement rendre la vie supportable mais finir par l'illuminer d'un soleil qui aura la couleur vénitienne. Le titre du film, ainsi que quelques scènes non dépourvues d'humour, renvoie en effet au désir des uns et des autres d'apprendre l'italien, un désir qui traduit leur aspiration au soleil.

Ce film a été réalisé selon les règles ""Dogme"" où les limites posées au formalisme aident à mettre l'accent sur l'intrigue et les personnages. C'est pourquoi son approche peut nous paraître ardue et même agressive. Très vite cependant l'existence de ces petites gens nous accapare et ne nous lâche plus. Une fille qui vit les derniers jours de sa mère, une autre, maladroite comme il n'est pas permis et qui en est à son quarante-troisième job, un vieux garçon qui aimerait tant échapper à ce sort, un pasteur qui décide de vendre sa Maserati quand il découvre les vraies valeurs de la vie et un sens à son ministère, tous ces personnages nous deviennent si familiers que le happy end qui s'ensuit nous réjouit. Ajoutons encore que, pour une fois, on a offert un rôle en or à un ecclésiastique!

Au Festival de Berlin cette année, ce film a obtenu l'Ours d'argent ainsi que les prix du Jury de la Critique internationale et du Jury œcuménique."

Georges Blanc