Réalisé par | Laurent Firode |
Pays de production | France |
Année | 2000 |
Durée | |
Musique | Peter Chase |
Genre | Comédie |
Distributeur | moadistribution |
Acteurs | Audrey Tautou, Faudel, Eric Savin, Eric Feldman, Mathieu Ducrez |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 14 ans |
N° cinéfeuilles | 428 |
Un matin, à Paris, Irène (Audrey Tautou) prend le métro pour aller travailler. Une femme assise en face d'elle lui annonce que, d'après son horoscope, elle va rencontrer ce jour-là l'amour de sa vie. Un jeune homme, Younès (Faudel) est assis dans le même compartiment: leurs regards se croisent un instant, sans plus. Chacun d'eux partira dans une direction différente...
Le cinéaste va pourtant s'attacher à leurs pas, séparément, et ne plus les lâcher d'une semelle durant toute la journée, les insérant dans une multitude d'intrigues et de petits événements anodins en apparence, mais qui trouveront toujours une explication dans de subtiles connexions dues au hasard. Des mécanismes que les spectateurs seront seuls à connaître, contrairement aux personnages du film qui les ignorent. Chacun de leur côté, Irène et Younès vont croiser beaucoup d'autres existences, d'autres milieux, et tout ce petit monde va se côtoyer sans le savoir, sous nos yeux avertis.
L'originalité du film tient à cette mise en évidence des subtils mécanismes du hasard et des coïncidences qui font les petits riens de la vie. Un caillou que l'on jette, un insecte qu'on écrase, un sac qu'on vole et voilà tout le sens d'une existence infléchi.
Dès lors l'intérêt du film n'est plus de savoir si les deux héros vont se retrouver (s'agissant d'une comédie, on s'en doute), mais comment ils vont y parvenir, comment le cinéaste va s'y prendre pour faire en sorte que, par petits coups de pouces du hasard interposés, les trajectoires finissent par se recouper.
Le premier film de Laurent Firode est un petit régal si l'on veut bien admettre qu'une comédie ne doit pas nécessairement être une construction haletante et rythmée avec une suite de rebondissements inattendus. Ici, rien n'est véritablement surprenant, tout est entremêlé, et c'est l'enchaînement de petits événements fortuits, dérisoires et souvent drôles qui maintient éveillée notre curiosité. Dans cette description d'une journée comme une autre, Le Battement d'ailes du papillon accorde au spectateur la place privilégiée de l'observateur qui a un coup d'avance et qui en sait plus que les héros eux-mêmes. Laurent Firode a choisi l'option d'un scénario qui n'a l'air de rien mais dont la construction est très complexe, et qu'il maîtrise bien. La direction des acteurs (il y en a une bonne trentaine) est parfaite, ce qui est remarquable pour un premier film.
Il ne s'agit pas, bien sûr, d'une réflexion profonde sur le Hasard (avec H majuscule), mais d'une plongée rapide et amusée dans le monde des petits rouages de ce que l'on appellera le destin de chacun. Considéré comme tel, Le Battement d'ailes du papillon est une comédie sympathique, qui témoigne avec humour de la fragilité des choses et de l'existence.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
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Antoine Rochat | 15 |
Georges Blanc | 12 |
Ancien membre | 10 |