The Painted Bird

Affiche The Painted Bird
Réalisé par Václav Marhoul
Titre original NABARVENÉ PTÁCE
Pays de production RÉPUBLIQUE TCHÈQUE / UKRAINE / SLOVAQUIE
Année 2019
Durée
Musique Jan Vlasak
Genre Drame, Guerre
Distributeur Bellevaux
Acteurs Petr Kotlár, Nina Sunevic, Alla Sokolova
Age légal 18 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 837

Critique

The Painted Bird est un film extrême, à la limite du supportable. Mais plus que cela, il est avant tout une réflexion sur la violence. Raison pour laquelle il restera sans doute dans l’histoire du cinéma aux côtés de Cannibal Holocaust, d’Orange mécanique ou encore de Saló.

Bien que le film de Václav Marhoul soit un film de guerre, il convient de préciser que le long métrage compte deux parties distinctes: une première qui se concentre sur les mésaventures d’un jeune garçon abandonné, témoin de scènes d’une violence sans nom, irrespirable - sévices sexuelles, lynchage, tortures, inceste - et ce n’est que dans un second temps que la question de l’invasion allemande apparaît. Ainsi, la Seconde Guerre mondiale fonctionne moins comme le moteur de la narration que comme la toile de fond d’un théâtre brutal et inhumain.

     Car on ne saurait trop insister sur le caractère exigeant de ce long métrage dont le traitement frontal de la Shoah, sans édulcorant, n’est pas sans rappeler Requiem pour un massacre, film d’Elem Klimov, et chef-d’œuvre incontestable du cinéma slave. D’ailleurs, The Painted Bird assume totalement ce patronage puisque Aleksei Kravchenko, l’interprète du film de Klimov, apparaît de manière inattendue au milieu de The Painted Bird. Et d’une certaine manière, on peut pratiquement considérer ce dernier comme une suite tardive de Requiem pour un massacre tant les deux propositions se recoupent en plusieurs points: le contexte est le même, les deux cinéastes adoptent le point de vue d’un enfant pour raconter la guerre (ce qui peut expliquer le caractère inouï de la violence mise en scène), les deux propositions sont d’une intensité asphyxiante.

     Disons simplement pour conclure que The Painted Bird est un film au noir et blanc léché, magnifique, mais un des films les plus éprouvants et difficiles de ces dernières années. Destiné à diviser, voire à faire scandale - il a d’ailleurs suscité la controverse lors de la dernière édition de la Mostra de Venise -, le film de Marhoul n’en reste pas moins une œuvre incontournable, une expérience inoubliable, dont on ne sort pas indemne.

(Voir aussi les lignes d’Anthony Bekrov dans CF n. 828 - Black Movie, p. 21.)

Kevin Pereira

Appréciations

Nom Notes
Kevin Pereira 18