Heidi en Chine

Affiche Heidi en Chine
Réalisé par François Yang
Titre original Heidi en Chine
Pays de production SUISSE
Année 2019
Durée
Musique Ben Violet
Genre Documentaire
Distributeur Outside the Box
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 837

Critique

Heidi en Chine est un documentaire puissant, au projet ambitieux: raconter l’universel à l’aune de l’individuel, dérouler la Révolution culturelle maoïste en nous montrant l’histoire douloureuse d’une Chinoise ayant grandi en Suisse, loin de sa famille.

Heidi naît à Paris, en 1946. Sa mère décède six années après sa naissance. Son père, contraint de rentrer en Chine à cause de ses obligations révolutionnaires, la confie alors à la famille d'un évêque fribourgeois. Au moment du départ déchirant de son père, Heidi trouve néanmoins du réconfort dans une dernière promesse qu’il lui lance: «Je reviendrai te chercher dans deux ans». Il n’est jamais revenu. L’entreprise du réalisateur, François Yang, fils de Heidi, devient alors un geste salutaire: accompagner sa mère en Chine sur les traces de son histoire.

     François Yang, le réalisateur fribourgeois, nous offre un long métrage humaniste, dont la chaleur et la sincérité sont contenues dans son geste d’observateur, en retrait, n’intervenant jamais dans le plan, mais en y prenant parfois la parole, pour nous faire comprendre l’impossibilité d’une démarche objective: la caméra de François Yang - portée par son chef-opérateur Patrick Tresch -, désireuse d’authenticité, n’est plus une entité omnisciente, mais se fait le prolongement du réalisateur. Mieux, elle devient pour lui l’instrument capable d’accomplir le vœu d’Heidi: mener à bien sa reconstitution mémorielle.

     On pourrait sans doute reprocher au cinéaste la simplicité de sa démarche - la caméra est souvent fixe et se contente parfois de capter la délicatesse d’un sourire ou d’enregistrer des échanges en champ contrechamp - mais ce serait mécomprendre la puissance sous-jacente en réalité dans son dispositif cinématographique où l’irruption tient le rôle principal. Ainsi, bien que la forme puisse paraître lisse, plate, sans réel intérêt, elle demeure cependant la seule qui corresponde à la volonté du réalisateur: fixer pour l’éternité quelques secondes de poésie.

Kevin Pereira

Appréciations

Nom Notes
Kevin Pereira 16