Initiales S.G.

Affiche Initiales S.G.
Réalisé par Rania Attieh, Daniel Garcia
Titre original Iniciales S.G.
Pays de production Argentine
Année 2019
Durée
Musique Maciej Zielinski, Bille Laurance
Genre Drame
Distributeur trigon-film
Acteurs Diego Peretti, Julianne Nicholson, Malena Sánchez
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 836

Critique

Sergio Garces, anti-héros moderne à l’ego surdimensionné, peine à trouver la reconnaissance qu’il estime mériter, rattrapé sans cesse qu’il est par la réalité. S’il nous entraîne pour un temps, notamment par sa voix qui réinterprète les chansons de Gainsbourg, il finit par nous perdre en route.

Le quatrième long métrage du duo de réalisateurs Rania Attieh et Daniel Garcia n’est pas, contrairement à ce que suggère son titre, un nouveau biopic sur Gainsbourg. En plein mondial de foot (2014) à Buenos Aires, son image et sa voix planent toutefois sur Iniciales S.G., et dans l’esprit de son personnage principal, Sergio Garces (Diego Peretti), la cinquantaine, qui se targue d’avoir, dans ses heures de gloire, réinterprété ses chansons en espagnol - lesquelles parsèment agréablement la bande-son. Sergio, dont le visage évoque plus Stallone que Gainsbourg, mène une vie peu reluisante, aussi bien professionnellement, en tant qu’acteur porno, que dans le privé. Son humeur explosive et les accrochages permanents avec son environnement serviront de moteur au récit, avant que ce dernier bascule dans le film policier - traité à la manière de la Nouvelle Vague - dès lors que le protagoniste rencontre Jane (Julianne Nicholson) avec qui il sera lié par le crime.

Par une voix over, c’est la part sadique et narcissique du personnage qui est révélée, créant un contraste avec l’image, où son calme apparent cache son impuissance. Un cadrage serré, une dominance de verticales dans les côtés du plan et un flou jeté sur les décors donnent à sentir de manière efficace son aliénation.

Godard semble planer sur l’œuvre : A bout de souffle est évoqué et des références à Pierrot le fou sont mobilisées, autant dans des séquences précises (les lumières projetées sur le visage des personnages à travers la vitre de la voiture, par exemple) que par l’influence que l’imaginaire des films policiers exerce sur les personnages. Pourtant, si on se laisse surprendre par les péripéties dans la première partie du film, dès lors que la relation avec Jane est nouée, Iniciales S.G. tombe dans une intrigue prévisible, sans tension, et où la faiblesse des dialogues devient d’autant plus évidente. N’est pas Gainsbourg qui veut, ni Godard d’ailleurs…

Sabrina Schwob

Appréciations

Nom Notes
Sabrina Schwob 14