Seigneur des anneaux (Le) - La Communauté de l'anneau

Affiche Seigneur des anneaux (Le) - La Communauté de l'anneau
Réalisé par Peter Jackson
Pays de production Nouvelle-Zélande, U.S.A.
Année 2001
Durée
Musique Howard Shore, Enya
Genre Fantastique, Aventure, Action
Acteurs Viggo Mortensen, Elijah Wood, Sean Astin, Ian McKellen, Sala Baker
N° cinéfeuilles 428
Bande annonce (Allociné)

Critique

"Grosse artillerie sur toute la ligne: scénario tiré d'un livre-culte, réalisateur orfèvre en matière de films fantastiques, distribution éblouissante, débauche d'effets spéciaux et de cascades, décors fabuleux, dossier de presse relié pleine toile, budget pharamineux propre à renflouer la Banque cantonale vaudoise...

Je compte revenir au début de l'an prochain, dans un éditorial, sur le phénomène des films dont on parle plus avant de les avoir vus qu'après.

Entre HARRY POTTER, LA GUERRE DES ETOILES et LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, le fantastique et les mythologies ancien et nouvel âge ont la cote. Professeur de littérature à Oxford, John R. R. Tolkien a publié il y a 64 ans déjà un livre pour enfants, ""Bilbo le Hobbit"", qui annonçait la saga en trois volets du Seigneur des anneaux. Si j'ai bonne mémoire, le public francophone a découvert cette épopée à la fin des années soixante et se faisait tout un cinéma dans sa tête.

Et c'est là qu'est le problème: ce qu'on s'imagine est souvent plus riche que ce que le grand écran, même surdoté, peut proposer. Dans le film dont le titre est étiqueté ""marque déposée"", les acteurs sont excellents et paient de leur personne; les paysages néo-zélandais sont superbes; les décors, inspirés des illustrations de John Howe (qui vit à Neuchâtel et a laissé des traces dans la Maison d'Ailleurs à Yverdon), donnent le vertige; l'imagerie mélange avec bonheur l'Art Nouveau, Piranèse, Gustave Doré, le préraphaélitisme, et peut-être même Goya; la musique rappelle les Carmina Burana de Carl Orff. L'addition, à tous points de vue, est impressionnante, mais ne remplace pas ce que la fantaisie personnelle est capable d'illustrer.

Le film est long (près de trois heures) et, à mes yeux pas forcément destiné à de jeunes spectateurs, vu le nombre de scènes violentes et ouï la bande sonore souvent assourdissante. La mise en place prend du temps: il faut tenir compte des gens qui n'ont pas lu l'oeuvre de Tolkien et qu'il faut initier à un monde légendaire. Ensuite, c'est un peu le moteur à deux temps, faisant alterner scènes d'action et discours explicatifs. Ajoutez une bonne dose de kitsch et, çà et là, de l'esthétique post-mussolinienne (voyez les statues colossales des anciens rois), et vous avez une grosse pâtisserie plutôt indigeste.





Peter Jackson



Cinéaste néo-zélandais spécialisé dans les effets spéciaux et les films sanglants (CREATURES CELESTES, FANTÔMES CONTRE FANTÔMES, BRAINDEAD), Peter Jackson a tourné les trois épisodes du SEIGNEUR DES ANNEAUX (qui seront diffusés sur trois années) en neuf mois. Budget de l'opération: 270 millions de dollars."

Daniel Grivel