Summer of Sam

Affiche Summer of Sam
Réalisé par Spike Lee
Pays de production U.S.A.
Année 1999
Durée
Musique Terence Blanchard
Genre Comédie dramatique, Policier, Thriller
Distributeur Opening Distribution
Acteurs John Leguizamo, Mira Sorvino, Michael Rispoli, Jennifer Esposito, Adrien Brody
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 427
Bande annonce (Allociné)

Critique

Au travers d'un fait divers sanglant (en été 1977 un tueur en série avait défrayé la chronique new-yorkaise), Spike Lee nous plonge dans le Bronx. Mais l'histoire de ce serial killer - seules quelques brèves séquences de meurtres de jeunes couples et de femmes jalonnent le film - n'est qu'un prétexte. SUMMER OF SAM est d'abord la chronique d'un quartier, celui des Italo-américains de New York, où vont s'installer insécurité et psychose: le tueur est insaisissable, les autorités et la presse s'agitent, la police n'a aucune piste et sollicite l'aide d'une bande de maffieux qui contrôlent le secteur (on pense à M LE MAUDIT) et, sous prétexte de mettre la main sur l'assassin, une bande de gaillards désoeuvrés décide de s'en prendre à tous les individus un tant soit peu bizarres ou marginaux du quartier.

Jusque-là le film tient bien le coup. Rythme du récit, décor de la vie urbaine, chaude atmosphère d'un été humide, personnages bien incarnés, musique-disco des années 70 (Who, Elton John, Thelma Houston, Abba, etc.), tout fait penser à l'excellent film que fut DO THE RIGHT THING (1989). On retrouve même la patte et le talent indéniable du cinéaste. Mais cela se gâte peu à peu avec la présence de plus en plus envahissante des personnages principaux, complètement paumés, aux mœurs pour le moins étranges et aux pratiques dissolues, qui vont aller jusqu'au bout de leur dégradation personnelle.

Mira Sorvino, Adrien Brody, John Leguizamo ont beau être parfaits dans leurs rôles. Ce qui gêne, c'est le chaos général, la description de la bêtise et de la vulgarité qui président à tous leurs gestes, à tous leurs comportements de personnages quasiment déjantés. Sexe, violence (verbale et physique) et décibels: peut-être était-ce là le message, rude et désespéré, que voulait faire passer Spike Lee. Heureusement (pour le spectateur) que quelques signes d'humour, par-ci par-là, empêchent le k.o. total...

Antoine Rochat