Fiancées

Prix du Meilleur documentaire au Tirana International Film Festival 2019

Ce documentaire suit trois jeunes femmes du Caire (et leurs compagnons), aux convictions fort différentes (chrétienne, musulmane…), dans leur parcours vers le mariage. Sans jugement sur leur manière de composer ou de résister à leurs traditions, on assiste par exemple à une rencontre entre une fiancée, sa mère et une aînée en charge du mariage. Et lorsque la jeune femme s’interroge sur la virginité exigée de la femme alors qu’on ne s’inquiète que du caractère adulte de l’homme, sa mère (lui) rappelle que l’«on se marie pas pour le plaisir» et qu’elles ne sont pas non plus réunies pour avoir des «conversations médicales» (entendez relatives à la sexualité). A l’opposé de cette liberté de ton, on est également témoin d’un dialogue serré entre un père et son futur beau-fils, auquel le premier précise sans ambages: «Ceux qui tirent les ficelles, c’est toi et moi». Autant dire qu’au travers de trois portraits délicats, où la cinéaste a su se faire oublier, c’est tout le rapport homme-femme qui est ici abordé. Le regard social, peut-être plus encore que religieux, pèse encore lourdement dans l’Egypte en pleine transition; il influence bien des comportements de jeunes couples désireux de partager une vie commune, voire de fonder une famille, tout en empruntant des chemins d’égalité ou d’indépendance. Le défi n’est pas mince et toutes fiancées n’arrivent pas - faute de soutien suffisant - à le relever.