The Aeronauts

Affiche The Aeronauts
Réalisé par Tom Harper (III)
Titre original The Aeronauts
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2019
Durée
Musique Steven Price (II)
Genre Aventure, Biopic
Distributeur 10
Acteurs Tim McInnerny, Vincent Perez, Eddie Redmayne, Felicity Jones, Tom Courtenay, Phoebe Fox
Age légal 10 ans
Age suggéré 10 ans
N° cinéfeuilles 828
Bande annonce (Allociné)

Critique

Sorte de Titanic aérien (pour l’action et le côté historique, et non pour la romance), cette réalisation vertigineuse sur bien des aspects pâtit de quelques désagréments formels mais nous emporte finalement dans son tourbillon grâce aux prouesses des protagonistes, leur personnalité et leurs relations.

C’est le soir, vous regardez le téléjournal puis les prévisions météorologiques. Quoi de plus banal? Pas tant que cela! Ce film nous rappelle que fut un temps où l’idée de pouvoir prévoir le temps à venir relevait de la folie, était considérée comme ridicule ou au contraire visionnaire. Et pourtant, c’est l’ambition qui habite James Glaisher (Eddie Redmayne). Accompagné d’Amelia Wren (Felicity Jones), qui fait office de pilote, ce scientifique souhaite battre un record du voyage en montgolfière en montant plus haut que personne n’est jamais allé, afin d‘étudier l’air et les secrets de l’atmosphère. L’aventure ne sera évidemment pas de tout repos…

Ce récit est présenté comme inspiré de faits réels. À la vision des actes héroïques auxquels se sont livrés les deux aéronautes (surtout Amelia), on peut se demander jusqu’où s’étend cette réalité, mais leur exploit n’en demeure pas moins impressionnant. Certaines scènes sont réellement effrayantes tant les éléments se montrent puissants face à ces deux fourmis balancées dans une nacelle. On connaissait les dangers d’une mer déchaînée, mais le ciel est tout autant menaçant. Il laisse aussi la place à des moments de pur poésie, propices à de merveilleux plans, que certains qualifieront de niais.

Le film peut en effet diviser sur un point: son caractère excessif dans beaucoup d’aspects, qui plaira ou non. Le cadrage souvent très rapproché des personnages et le montage saccadé utilisés lors des scènes d’action se révèlent fatigants à la longue, mais on peut saluer la qualité des effets spéciaux, sans laquelle le long métrage aurait été bien plus pénible à regarder. La musique, malgré son lyrisme incontestable, est trop emphatique, comme si elle devait prendre en permanence le spectateur par la main et lui expliquer ce que l’image veut lui faire ressentir. Elle assume son rôle, mais d’une manière si peu discrète que c’en devient gênant. Et pourtant, les moments de silence absolu, ou presque, que les protagonistes expérimentent au-dessus des nuages sont bien plus évocateurs et touchants.

En outre, la notion de revanche de personnes dont on se moque ou qu’on rabaisse - pour le fait d’être une femme dans le cas d’Amelia, pour ses idées jugées farfelues dans celui de James - pourra sembler rabâchée, mais reste toujours si réjouissante! Sur d’autres aspects, le film se montre au contraire plus subtil, notamment sur la relation qui se développe entre les aéronautes et leurs personnalités respectives. Contrairement à ce que le début laisse présager, tous deux sont intelligents, passionnés, blessés et attachants. Le film renonce à nous imposer une histoire d’amour inutile qui menace de pointer le bout de son nez lors de certaines scènes, ce qui est très appréciable. Entre Amelia et James croît un respect mutuel, se nourrissant d’un autre voyage illustré par la réalisation: le voyage intérieur des personnages. Chacun apprend à voir la vie d’une nouvelle manière grâce à l’autre, Amelia pouvant accepter la mort de son mari et James découvrant la beauté du monde sans l’analyser scientifiquement. Une belle morale finale, qui nous fait quitter la salle le sourire aux lèvres et les yeux tournés vers le ciel.

Amandine Gachnang

Appréciations

Nom Notes
Amandine Gachnang 14