Aniki, mon frère

Affiche Aniki, mon frère
Réalisé par Takeshi Kitano
Pays de production Japon, U.S.A., Grande-Bretagne
Année 2000
Durée
Musique Joe Hisaishi
Genre Policier
Distributeur pathefilms
Acteurs Takeshi Kitano, Omar Epps, Kuroudo Maki, Makoto Otake, Rino Katase
Age légal 16 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 405
Bande annonce (Allociné)

Critique

Avec ce neuvième long métrage, le réalisateur japonais retrouve son sujet de prédilection, le monde secret et codé des mafias japonaises, les clans de yakusa. Un yakusa, Aniki, doit s'exiler aux Etats-Unis. A Los Angeles, il tente de former avec des voyous encore tendres un clan sur le modèle des clans japonais.

Très vite, il se heurte aux mafias locales et une lutte à mort s'engage, décimant les clans. Aniki échouera finalement et tombera à son tour, non sans sauver l'un de ses «frères».

C'est un univers d'une violence extrême que Kitano traite avec un style qui lui est propre, que l'on trouvait déjà dans ses derniers films (je confesse ne pas connaître les premiers), qu'il s'agisse de sujets dramatiques ou de comédies.

Kitano, réalisateur et acteur, sonde ses personnages, prend le temps de les filmer, en mouvement ou immobiles, les contraint à exprimer par leurs seuls visages tout ce qui les habite: peur, veulerie, concupiscence, envie, colère, honneur blessé.

Ici pas de scènes hachées, ultrarapides, qui donnent souvent dans les films policiers l'illusion d'une action. Chez Kitano, l'action prend forme dans l'immobilisme et surgit quant on s'y attend le moins.

Les décors sont faits de bureaux dépouillés, de murs nus, de mobiliers contemporains aux lignes épurées, de couleurs pâles, uniformes, et témoignent de cette sensibilité constante de Kitano pour l'art, le beau.

Il est plus qu'un cinéaste, il est un peintre et un artiste. Peut-être serait-il même plus juste de dire qu'il est un poète devenu cinéaste. Lui seul maîtrise à ce point les contrastes, comme faire voler un avion en papier durant deux minutes, en le suivant à la caméra, et en introduisant ainsi deux minutes d'innocence dans la brutalité quotidienne des clans. En tout homme, même le plus brutal, il reste le rêve peut-être d'une vie plus douce, plus simple.

Dès le début du film, l'image en diagonale avertit le spectateur que l'on va pénétrer dans un monde oblique. Une fusillade devient dans le noir une série de flashs aveuglants.

Le personnage joué par Kitano, Aniki, est la quintescence du Yakusa impénétrable, imprévisible, joueur, sans états d'âme dans le «travail», mais pas totalement insensible. Aniki, mon frère est d'une grande beauté plastique. C'est aussi un film dur, d'où l'on sort un peu épuisé et sonné par le bruit des armes à feu.

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Ancien membre 16
Georges Blanc 11
Daniel Grivel 11
Ancien membre 12
Geneviève Praplan 16
Ancien membre 14
Maurice Terrail 10
Antoine Rochat 12