Réalisé par | Noah Baumbach |
Titre original | Marriage Story |
Pays de production | U.S.A. |
Année | 2019 |
Durée | |
Musique | Randy Newman |
Genre | Drame |
Distributeur | Bellevaux |
Acteurs | Alan Alda, Ray Liotta, Scarlett Johansson, Laura Dern, Julie Hagerty, Adam Driver |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 822 |
Un couple qui s’est aimé, s’aime encore peut-être, mais qui finit, comme beaucoup d’autres, par se déchirer. Oscillant entre un ton léger et dramatique, Noah Baumbach révèle avec minutie la spirale infernale d’incompréhension qu’entraîne le divorce lorsque la procédure judiciaire rompt la communication entre les partis.
Sans fioriture, le dernier film du cinéaste new-yorkais tente de saisir les malentendus et les mécanismes qui creusent un gouffre d’incompréhension toujours plus grand entre Nicole (Scarlett Johansson), comédienne, et son mari Charlie (Adam Driver), metteur en scène dont la renommée n’aurait pu se faire sans la célébrité de cette dernière. D’abord actrice de teen movie, elle endosse sous sa direction des rôles prestigieux, mais disparaît dans un même mouvement dans l’ombre de cette direction. Dans la séquence d’ouverture, une légère tension entre un discours vantant les qualités de Charlie et les images censées les illustrer pointe subtilement le manque de considération de ce dernier à l’égard de sa femme - il éteint par exemple la lumière d’une pièce par souci d’économiser de l’énergie, sans remarquer qu’il plonge cette dernière dans l’obscurité.
Lorsqu’ils sont sur le point de divorcer, la question de la garde de leur enfant provoque des désaccords. Sans jugement à l’égard de Nicole, le récit adopte toutefois le point de vue de Charlie; et même s’il repose sur une souffrance, le comportement de Nicole n’est pas toujours compréhensible, notamment à cause de son choix de recourir à une avocate redoutable plutôt que de privilégier la discussion - la fin du long métrage montre d’ailleurs qu’une alternative aurait été possible, si Nicole s’était pliée à la proposition de leur thérapeute de couple. Difficile de ne pas projeter la vie même du réalisateur dans cette séparation, tant l’observation est minutieuse, les coïncidences entre son expérience et celles de ses personnages nombreuses. Sans compter que certaines séquences apparaissent comme un plaidoyer en faveur du protagoniste masculin.Les rôles secondaires sont soignés, en témoigne la présence de Laura Dern, avocate de Nicole et parfaite dans le rôle de la femme séduisante, spontanée, qui détruit la partie adverse avec le sourire, l’air de rien, comme s’il ne s’agissait que de théâtre. On sent tout au long du film une virulence à l’égard des avocats, qui, au mieux sont sincères mais incompétents, au pire décontextualisent les paroles de l’adversaire pour mieux les instrumentaliser. Dès lors, une fois dans les mains de la justice, la situation échappe aux principaux concernés.
En ôtant le faste de ses acteurs et privilégiant un jeu naturaliste, Noah Baumbach assimile leur histoire d’amour à celle de tout un chacun. Ordinaire, certes, mais sublimée par un excellent casting, une alternance équilibrée entre drame et légèreté, des dialogues bien écrits et un scénario construit.
Sabrina Schwob
Nom | Notes |
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Sabrina Schwob | 16 |
Georges Blanc | 10 |
Kevin Pereira | 16 |
Noé Maggetti | 16 |
Camille Mottier | 12 |